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Dépakine et grossesse

Dépakine (molécule valproate de sodium) et grossesse = INTERDIT

Historique du scandale

En 1967 la dépakine a été commercialisée en France.

Au départ c’est un solvant qui va révéler ses propriétés anti-convulsivante.

Ce médicament a été mis sur le marché sous différentes appellations : d’abord sous la dénomination DEPAKINE®. en 1977 sous le nom de DEPAMIDE®, ensuite, en 1985 sous le nom de DEPAKOTE® et depuis 1987 sous le nom de DEPAKINE CHRONO®. L’acide valproïque ou valproate est essentiellement utilisé dans le traitement de l’épilepsie mais aussi des troubles bipolaires. Le médicament Depakine a été prescrit, depuis sa mise sur le marché, à des femmes enceintes. Pourtant, son caractère tératogène (dangereux pour le foetus), était connu dans la littérature scientifique depuis des années :

– En 1980, le caractère tératogène du valproate est démontré sur les animaux (Teratogenic potential of valproïque acid. Brown, Kao, FAbro. The Lancet, 22 mars 1980), puis chez l’homme en 1982, mettant en évidence les risques de survenue de spina bifida. (Robert E, Guibaud P. Maternal valproic acid and congenital neural-tube defects. Lancet 1982; 2:937). Ce risque sera confirmé par plusieurs études publiées en 1984, 1985 et 1987.

– Dès 1984, les malformations physiques sont parfaitement décrites (Diliberti, FarndonThe Fetal Valproate Syndrome, American Journal of Medical Genetics 19:473-481 (1984). La description de ce phénotype commun donnera lieu à de très nombreuses publications. en 1987 (Fetal valproate syndrome : is there a recognisable phenotype ?, RM WINTER, D DONNAI, Journal of Medical Genetics 1987, 24, 692-695). En 1988 (Verification of the fetal valproate syndrome phenotype, Ardinger, Atkin, Department of Pediatrics, University of Iowa, Iwoa city, Am J Med Genet, 1988).

– Dès 1994, les troubles du spectre de l’autisme sont décrits, par Christianson AL, Chesler N, Kromberg JG. Fetal (valproate syndrome: clinical and neurodevelopmental features in two sibling pairs. Dev Med Child Neurol 1994; 36: 361–9)

Cette association est confirmée par des études publiées en 1996 (Embryofœtopathie au valproate. M ESPINASSE, S MANOUVRIER, 27 février 1996, Archives de Pédiatrie, Vol 3, Issue 9, sept 1996, page 896-899). En 2000 par Moore SJ, Turnpenny P, Quinn A et al. A clinical study of 57 children with fetal anticonvulsant syndrome. J Med Genet 2000; 37: 489–97; et aussi par Williams en 2001 : Williams G, King J, Cunningham M et al. Fetal valproate syndrome and autism: additional evidence of an association. Dev Med Child Neurol 2001; 43: 202–6.

En 1996, des anomalies neurologiques sont décrites. Elles sont présentes chez 50% des enfants de six ans exposés à l’acide valproïque (S. Koch, E Jäger-Roman, G. Lösche. Antiepleptic drug treatment in pregnancy : drug side effects in the neonate and neurological outcome).

Les notices a destination des patientes n’ont jamais mentionné le risque de foeto-toxicité du Valproate de Sodium ( Dépakine, Dépakote, Dépamide) depuis leur appration dans les boites dans les années 80.

C’est en 2015, après que l’APESAC ait fait modifier les conditions de prescription au niveau européen, que le pourcentage de risques va enfin être porté à la connaissance des patients. Ci-dessous, vous trouverez l’évolution de la notice :

evolution_des_notices.pdf

Par contre pour les médecins le Résumé des Caractéristiques du Produit= RCP commence à mentionner les dangers de la Dépakine pendant la grossesse en 2006 voir évolution du RCP:

evolution_des_RCP.pdf

Dernière avancée en matière d’information des patientes :

Dans le cadre du travail de l’APESAC avec l’ANSM, un QR code va être prochainement apposé sur les boites de tous les médicaments contenant du valproate ou l’un de ses dérivés (valpromide, divalproate de sodium).

Ce QR code renverra vers une page internet officielle pour l’information des patientes sur les risques liés à l’exposition in utero de ces médicaments et réduire le nombre de grossesses exposées au Valproate Dépakine et dérivés, mise en place prévue fin 2020:

https://www.ansm.sante.fr/Dossiers/Traitement-par-Valproate/Informations-pour-les-jeunes-filles-et-les-femmes-en-age-d-avoir-des-enfants/(offset)/0 

Le 12 juin 2018, mise en place de nouvelles mesures suite à la décision finale de la Commission Européenne. Renfort avec le dispositif de réduction des risques instauré depuis 2015 en France:

 Le valproate  (Dépakine) est interdit pendant la grossesse et ne doit plus être prescrit aux filles, adolescentes et femmes en âge de procréer (sauf circonstances exceptionelles) : Lire le communiqué conjoint de l ‘Ansm

En Juin 2018 La ré́-évaluation du caractère tératogène des autres antiépileptiques aboutit enfin avec un travail conjoint avec l’ANSM qui donnera lieu à un premièr rapport de Juin 2018 puis à un second plus approfondi en Juin 2019.

Depuis le 21 Mai 2018 les conditions de prescriptions et de délivrances du Valproate de Sodium sont définies par la réglementation de l’Union Européenne et française. Ainsi :

  • La Dépakine® La Dépakote® et la Dépamide® sont interdites chez les femmes en âge de procréer, sauf en cas d’échec des autres traitements dans le cas de l’épilepsie.

 L’Apesac a rendu obligatoire l’apposition de logos très clairs sur les boites Depakine, Depakote, Depamide, et tous les génériques contenant du Valproate : le décret n°2017-550 ayant pour objet les conditions et modalités d’apposition d’un pictogramme sur le conditionnement extérieur de médicaments ou produits à effets tératogènes ou foetotoxiques a été instauré le 14 avril 2017.  Un nouveau décret est venu renforcer l’interdiction de prescription chez les femmes enceintes par l’arrêté du 28 juin 2018

2015 : L’APESAC obtient de l’ANSM les données de pharmacovigilance, qui recensent tous les signalements liés à la prise de Dépakine pendant la grossesse. Vous pouvez consulter le document en cliquant sur le lien ci-dessous :
Données de pharmacovigilance de l’ANSM

L’association APESAC conseille d’effectuer une déclaration d’effet indésirable sur le site de l’ANSM. Ces déclarations permettent d’appuyer le travail fourni par l’APESAC.Déclarer à l’ANSM

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