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Dépakine des risques chez les pères

Le 4 Aout 2023, l’ANSM dans un communiqué de presse a annoncé au grand public la mise en place d’une information à déstination des hommes consommant de la Dépakine c’est à dire du Valproate de Sodium au moment de la conception d’un enfant. Voici cette information:

« Information importante concernant votre traitement par valproate ou ses dérivés (Dépakine, Dépakote, Dépamide, Micropakine et génériques)

Votre médecin vous a prescrit un médicament à base de valproate ou de l’un de ses dérivés. Une étude, demandée aux laboratoires pharmaceutiques concernés dans le cadre de la surveillance européenne de ces médicaments, suggère une augmentation du risque de troubles du développement mental et/ou moteur chez les enfants dont le père a été traité par valproate ou l’un de ses dérivés dans les trois mois avant la conception. Cette étude ne permet pas de tirer des conclusions définitives à ce stade. Des analyses complémentaires ont été demandées par l’Agence européenne du médicament. Dans cette attente, nous vous conseillons d’échanger avec votre médecin ou votre pharmacien.

Si vous êtes un homme traité par un médicament contenant du valproate ou un de ses dérivés :

 N’arrêtez pas votre traitement sans en parler à votre médecin. L’arrêt de votre traitement vous expose à la réapparition de vos symptômes.

 Une méthode de contraception efficace pendant votre traitement doit être discutée avec votre médecin.

 Si vous envisagez d’avoir un enfant, informez-en votre médecin. Il échangera avec vous sur ce risque potentiel et des éventuelles alternatives thérapeutiques.

 Si vous allez avoir un enfant, contactez votre médecin pour lui faire part de vos interrogations.

 Si vous avez déjà un enfant et que vous avez des interrogations sur sa santé, le médecin pourra vous orienter si besoin vers une plateforme de coordination et d’orientation spécialisée (PCO).

 Si vous faites un don de sperme, précisez que vous êtes sous traitement avec le valproate ou l’un de ses dérivés. Des informations sur la suite de l’évaluation européenne seront publiées sur le site de l’ANSM.

Pour plus de renseignement rdv sur le lien ICI

Cette décision a été prise suite à une demande conjointe faite par l’ANSM et l’APESAC en 2017 à l’EMA Agence européene du Médicament de se pencher sur cette question de la prise de Dépakine par les pères et des enfants présentant des troubles neurcomportementaux.

Voici en français le communiqué de l’EMA:

Examen par l’EMA des données sur l’exposition paternelle au valproate

Communiqué de presse 16/08/2023

Le Comité pour l’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (PRAC) de l’EMA examine les données relatives au risque de troubles neurodéveloppementaux (TND) chez les enfants conçus par des pères prenant des médicaments à base de valproate.

L’examen se concentre sur les données d’une étude observationnelle rétrospective menée par les entreprises commandée par l’agence européenne (EMA).

Cette étude a comparé le risque de troubles neurodégénératifs (y compris les troubles du spectre autistique) chez les enfants nés d’hommes prenant du valproate avec le risque chez les enfants nés d’hommes prenant d’autres traitements de l’épilepsie (lamotrigine ou levetiracetam). L’étude a été réalisée à partir de plusieurs bases de données de registres au Danemark, en Norvège et en Suède.

Les premiers résultats pourraient indiquer un risque accru de TND chez les enfants nés d’hommes ayant pris du valproate dans les trois mois précédant la conception. Cependant, le PRAC a identifié d’importants facteurs limitants dans l’étude. En particulier, le type de TND n’était pas toujours précisément indiqué et le type d’épilepsie des pères non plus. Ce dernier point est important car le valproate peut être prescrit plus souvent pour certains types d’épilepsie associés à des TND.

En outre, après avoir soumis les résultats de leur étude, les entreprises ont signalé des erreurs dans la base de données norvégienne, dont l’impact sur les résultats n’est pas encore connu.

Le PRAC examinera les données requises dès qu’elles seront mises à jour et formulera une recommandation à l’échelle de l’UE. Dans l’attente des résultats, certains États membres ont émis des recommandations nationales provisoires.

Quoi qu’il en soit, les patients de sexe masculin traités par valproate ne doivent pas arrêter leur traitement sans l’avis de leur médecin, car leur épilepsie ou leur trouble bipolaire pourrait s’aggraver. L’arrêt soudain d’un traitement contre l’épilepsie peut déclencher des crises.

Références bibliographique:

Ibi D, Fujiki Y, Koide N, Nakasai G, Takaba R, Hiramatsu M. Paternal valproic acid exposure in mice triggers behavioral alterations in offspring. Neurotoxicol Teratol. 2019; 76 : 106837.

Des études sur des modèles animaux ont montré que le traitement maternel au VPA chez les rongeurs entraîne un risque accru de phénotypes de type troubles du spectre autistique (TSA) aux niveaux moléculaire, cellulaire et comportemental. En revanche, l’effet de l’exposition paternelle au VPA sur les comportements de la progéniture n’est pas connu. Cette étude vise à déterminer si l’exposition paternelle au VPA chez les rongeurs déclenche des altérations comportementales et épigénétiques chez la progéniture. Les résultats montrent que l’exposition paternelle au VPA altère la mémoire cognitive des objets, supprime l’hyperactivité évoquée par un antagoniste des récepteurs NMDA chez les mâles et les femelles, et perturbe la synchronisation sensorimotrice uniquement chez les femelles. En outre, le VPA étant bien connu comme un inhibiteur des histones désacétylases, nous avons examiné les niveaux d’histone H3 acétylée dans le cortex frontal et l’hippocampe de la progéniture des pères exposés au VPA. Il est intéressant de noter que l’exposition paternelle au VPA régule à la baisse les niveaux d’histone H3 acétylée dans le cerveau de la progéniture, même si l’exposition au VPA a augmenté les niveaux d’histone H3 acétylée dans les testicules des géniteurs. Collectivement, ces résultats suggèrent que l’exposition paternelle au VPA peut perturber l’équilibre de l’acétylation des histones dans le cerveau de la progéniture par le biais de modifications de l’épigénome germinal, entraînant des altérations comportementales chez la progéniture.

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