France Bleu
Gironde – Laurence Blanchard, victime du Dépakine : « Sans le savoir, j’empoisonnais mes enfants »
Une famille girondine victime de ce médicament témoigne sur France Bleu Gironde. Ce médicament indispensable dans le traitement de l’épilepsie, a provoqué des centaines de malformations chez des bébés exposés in utero en France selon un rapport de l’IGAS publié ce mardi.
À Martillac, dans le Sud de la Gironde, la famille Blanchard se dit victime du Dépakine. Laurence Blanchard a pris ce médicament pendant plus de 20 ans, depuis l’âge de 11 ans pour traiter son épilepsie. Pendant toutes ces années, aucun médecin ne l’a mise en garde notamment pendant ses grossesses.
Aujourd’hui, ses trois enfants de 16, 17 et 22 ans sont très malades : » Sans le savoir j’empoisonnais mes enfants. Lisa avait des troubles de l’attention et nous n’avons appris que l’an dernier qu’elle avait une malformation de la colonne vertébrale. Ces examens nous les avons exigés et des médecins nous ont même ris au nez […] Lucas est reconnu handicapé à plus de 80%, il ne ressent ni la douleur, ni le chaud, ni le froid […] et le troisième Loïc âgé de 16 ans aujourd’hui, est né avec une malformation au niveau des bronches ».
Laurence Blanchard a pris du Dépakine pendant plus de 20 ans
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« Le laboratoire doit assumer ses responsabilités »
Dans l’affaire du Dékapine, Maitre Joseph Oudin du barreau de Paris défend 243 familles de victimes. Il est persuadé qu’il existe en France des milliers de victimes. Il demande que le laboratoire Sanofi, déjà impliqué dans le scandale du Médiator indemnise les victimes. » Aujourd’hui, nous souhaitons qu’une réponse indemnitaire, qu’une prise en charge adaptée soit proposée aux différentes victimes pour compenser les handicaps et financer la dépendance de ces gens qui sont extrêmement malades ».
Maitre Joseph Oudin défend des familles de victimes
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Ce médicament, commercialisé à la fin des années 1960 par le laboratoire Sanofi pour soigner l’épilepsie est responsable de malformations physiques et de troubles du comportement chez des enfants dont la mère a pris le médicament pendant sa grossesse, un rapport accablant de l’IGAS a été publié ce mardi, il était commandé par la ministre de la santé Marisol Touraine. Le nombre de femmes en âge de procréer et qui ont pris ce médicament en 2014 s’est élevé à 93 000.
450 bébés malformés
L’Inspection générale des affaires sociales assure que la Dépakine, aussi appelée Valproate, a provoqué au moins 450 malformations congénitales chez des bébés exposés in utero en France. Le rapport critique le manque de réactivité des autorités sanitaires et du laboratoire Sanofi : « Le constat de la mission est celui d’un manque de réactivité des autorités sanitaires et du principal titulaire de l’autorisation de mise sur le marché » écrit le rapport de l’IGAS. Selon l’Inspection il faudra toutefois attendre le mois de mai pour avoir une mesure plus précise de l’impact des prescriptions du médicament sur la descendance des femmes exposées.
Source : France Bleu