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Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire pour « tromperie aggravée » et « blessures involontaires », dans le dossier de l’antiépileptique dangereux pour le foetus.
Des juges d’instruction vont enquêter sur le scandale de la Dépakine, un antiépileptique prescrit à des femmes enceintes malgré les risques connus pour la santé du foetus, fait savoir à L’Express une source judiciaire. L’information a également été confirmée par maître Charles Joseph-Oudin, l’avocat de familles de victimes. Le réquisitoire introductif a été signé jeudi des chefs de « tromperie aggravée » et « blessures involontaires », précisent nos sources.
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L’ouverture d’une information judiciaire fait suite à l’enquête préliminaire menée sous l’autorité du parquet depuis septembre 2015.
14 322 femmes enceintes « exposées »
Selon un rapport de l’Agence du médicament (ANSM) et la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAMTS), 14 322 femmes enceintes ont été « exposées » au valproate de sodium, la substance active de cetantiépileptique, présentant des risques élevés pour la santé du foetus, entre 2007 et 2014. Cela représente environ 2 grossesses pour 1 000 grossesses débutées.
La molécule en cause, le valproate de sodium, est considérée comme un médicament de référence, incontournable pour certains patients atteints d’épilepsie. Il est commercialisé par le laboratoire Sanofi depuis 1967, sous la marque Dépakine, mais aussi sous des marques génériques. Il est aussi prescrit aux personnes souffrant de troubles bipolaires sous les noms de Dépamine et Dépakote.
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Lorsqu’une femme enceinte prend ce médicament, son enfant présente un risque élevé – de l’ordre de 10% – de malformations congénitales, mais également un risque accru d’autisme et de retards intellectuels et/ou de la marche, pouvant atteindre jusqu’à 40% des enfants exposés.
Malformations du coeur, des reins…
Fin août, le ministère de la Santé a annoncé la mise en place d’un dispositif d’indemnisation pour les victimes. Connues depuis les années 1980, les malformations portent principalement sur le coeur, les reins, les membres, la colonne vertébrale (spina bifida) et incluent des becs de lièvre.
Les risques neuro-développementaux ont commencé à émerger au milieu des années 1990, mais il faudra attendre 2006 pour que le médicament, indispensable chez certains patients ne répondant pas aux autres antiépileptiques, soit déconseillé en cas de grossesse et un arbitrage européen en novembre 2014 pour que l’ensemble des risques soient répertoriés.
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Source : l’express