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Epilepsie. Les risques de la Dépakine durant la grossesse

Le Télégrame

Les risques de malformations sont connus en cas de prise, durant la grossesse, de valproate, un antiépileptique commercialisé sous le nom de Dépakine. Le Dr Journel, généticien au CHBA, donnera, ce soir, une conférence au côté d’une association de familles concernées.

« Ce problème de santé publique frise le scandale sanitaire par l’inertie des « sachants » », déplore le Dr Hubert Journel, généticien au Centre hospitalier Bretagne-Atlantique. Il indique qu’il y a déjà 32 ans, le Dr Robert et l’équipe du registre des malformations de Lyon décrivaient l’augmentation considérable du risque de malformation vertébrale, de type spina bifida, chez les enfants de mère sous antiépileptique, principalement le valproate. Il y a 30 ans, des anomalies morphologiques étaient décrites aux États-Unis.

Il poursuit en ajoutant qu’« il y a 20 ans, on se doutait d’un risque de retard de développement et d’une augmentation du risque d’autisme. Il a fallu encore dix ans pour convaincre les communautés médicales et les pouvoirs publics des risques de malformations et des changements à opérer. Des centaines de foetus et d’enfants ont été touchés mais la reconnaissance reste difficile. Plusieurs centaines de familles sont connues en Bretagne quand tant d’autres restent dans l’ignorance ».

Déconseillé en 2006 

Jusqu’en 2005, le Vidal n’indiquait aucune contre indication à la prise de valproate, commercialisé sous le nom de Dépakine, durant la grossesse. Ce n’est qu’en 2006 qu’il est déconseillé. Le Dr Journel reconnaît que la Dépakine est un « antiépileptique très efficace » mais il faut que les femmes qui prennent ce type de médicament soient informées, « car il y a bien anguille sous roche même s’il y a aussi des enfants qui vont bien. Les femmes épileptiques sous traitement doivent impérativement voir un médecin quand elles envisagent une grossesse. On a aujourd’hui suffisamment de preuves pour que l’information soit donnée ».

Le Dr Journel, qui suit particulièrement les cas de spina bifida, une malformation du bas du dos, souligne que « dans ce cadre-là, la Dépakine favorise bien cette malformation. Reste que l’on est dans l’ignorance des mécanismes précis ».

Conférence jeudi 

Afin d’apporter un éclairage historique, médical et de santé publique, une conférence est organisée, aujourd’hui, au centre hospitalier de Vannes, avec l’association nationale APESAC (Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anticonvulsivant) qui regroupe les victimes et leurs familles. Une rencontre animée par le Dr Journel, qui intervient en tant que spécialiste du sujet au sein de la Fédération des centres maladies rares et anomalies du développement, et par la présidente de l’APESAC, Marine Martin.

Conférence aujourd’hui, à 18 h 30, au CHBA, à Vannes, dans les anciens locaux de l’IFSI (à droite à l’entrée de l’hôpital). Ouvert aux professionnels et aux familles. Entrée libre. contact@apesac.org

 

 

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