France 3 Nouvelle Aquitaine
Le tribunal judiciaire de Paris a estimé que Sanofi, grand groupe pharmaceutique français, avait commis une faute à propos de son obligation d’information sur le médicament la Dépakine, utilisé contre l’épilepsie. À Poitiers, l’une des familles de victime est plus que satisfaite.
Ce mercredi 5 janvier est une belle journée pour les familles des victimes du médicament la Dépakine. Le tribunal judiciaire de Paris a estimé que le groupe pharmaceutique Sanofi avait « commis une faute en manquant à son obligation de vigilance et à son obligation d’information », à propos des risques liés à ce médicament.
Nathalie Laprie, une habitante de la Vienne, a appris la nouvelle par les médias et sa réaction est immédiate : « Cela veut dire que l’on ne se bat pas pour rien. Sanofi a beau se cacher et contourner sans arrêt la justice, cette fois un magistrat a bien compris le dossier. »
L’action de groupe jugée recevable
En parallèle de la reconnaissance de la faute de Sanofi, le tribunal juge aussi l’action de groupe lancée en 2017, « recevable ». Cela signifie que toutes les victimes peuvent se faire connaître et se joindre à une action commune contre le géant pharmaceutique.
Cette deuxième partie ne concerne pas Nathalie. Avec son avocat, Me François Gaborit, elle a choisi de mener une action civile et pénale. Elle ne peut donc pas se joindre à l’action de groupe. « Cela va nous aider quand même », précise Me Gaborit. « La faute est reconnue, c’est un pas gigantesque dans la procédure. Le défaut de vigilance est acté. »
Sanofi a immédiatement fait appel de ce jugement. Mais pour toutes les victimes et l’association APESAC qui porte leur voix, c’est un pas de plus sur le chemin d’un long combat judiciaire. « Il ne faut rien lâcher, même si beaucoup abandonnent parce que cela coûte cher, il faut s’accrocher », conclut Nathalie.
Source : France 3