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Scandale de la Dépakine : une Landaise dénonce les lenteurs de la justice et écrit au ministre

France Bleu Gascogne

Une Landaise, dont le fils a été victime de la Dépakine, un anti-épileptique, a décidé d’écrire au ministre de la Justice. Après des années de procédures contre le laboratoire Sanofi, elle dénonce, dans sa lettre datée du 19 août, les lenteurs « intolérables » du système judiciaire.

Dans un courrier envoyé samedi 19 août au ministre de la Justice, elle parle d’une situation « insupportable ». Nathalie Orti, une Landaise dont le fils a été victime de la Dépakine, dénonce dans cette lettre les lenteurs de la justice française.

En 2006, cette Landaise qui vit à Misson, au sud du département, prend de la Dépakine, un anti-épileptique commercialisé par Sanofi, alors qu’elle est enceinte. Mais elle ignore que cela peut être dangereux pour son bébé. Rien n’est en effet précisé sur la notice. Conséquence : son fils Esteban, âgé de 17 ans aujourd’hui, souffre de troubles autistiques et neurologiques.

En 2016, Nathalie Orti et sa famille décident donc de se lancer dans une bataille judiciaire contre le laboratoire. En juin dernier, elle apprend justement que l’audience de plaidoiries, c’est-à-dire l’audience qui doit permettre aux parties de présenter chacune leurs arguments, aura lieu en mars 2025, dans deux ans, au tribunal de Nanterre, en région parisienne.

« On a un sentiment d’abandon »

« Cela a vraiment été une douche froide », explique-t-elle. « On ne s’attendait pas du tout à ce délai de deux ans. » D’autant que cela ajoute encore une attente interminable, après des années de procédures. « Tant qu’on n’arrive pas au bout de la procédure, on est toujours dans l’attente. On ne peut pas passer à autre chose », décrit Nathalie Orti. « En fait, cela veut dire que le justiciable n’est pas pris en compte. On a un sentiment d’abandon », ajoute-t-elle.

C’est pourquoi cette Landaise a décidé d’écrire directement au ministre de la Justice. « Je ne pouvais pas rester les bras croisés et attendre que cela se passe. Là, il s’agit d’un enfant qui est victime. Il ne s’agit pas d’une querelle de voisinage, c’est un dossier important. Mon enfant est handicapé à cause de la non-information du laboratoire. Et là, il nous faut encore attendre deux ans », explique-t-elle avec colère. « Ce n’est pas tolérable d’avoir ce délai si long pour que la justice soit rendue. On a besoin d’entendre qu’il y a un responsable et que ce responsable sera condamné. »

Nathalie Orti ne s’attend cependant pas à un miracle. « Je suis consciente que du jour au lendemain, on ne va pas embaucher des magistrats, des greffiers. Mais on est arrivé à un stade où ce n’est pas entendable pour le justiciable d’attendre si longtemps. » Elle espère donc que son témoignage aura au moins le mérite de faire prendre conscience des conséquences du manque de moyens de la justice.

À savoir que 79 victimes de la Dépakine ont été recensées dans les Landes par l’Apesac, l’association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anti-convulsivant, dont fait partie Nathalie Orti. Par ailleurs, selon les estimations de l’assurance maladie et de l’agence du médicament (ANSM), le valproate de sodium, le principe actif de la Dépakine commercialisé depuis 1967, est responsable de malformations chez 2.150 à 4.100 enfants et de troubles neurodéveloppementaux chez 16.600 à 30.400 enfants.

 

Source : Fannette Hourt

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