France Bleu Pays D’auvergne
Dans le cadre de l’action de groupe portée par l’Apesac, le tribunal judiciaire de Paris a condamné ce mercredi Sanofi, reconnaissant que le laboratoire a commis « une faute et manqué à son obligation d’information » sur les risques de la Dépakine pendant la grossesse.
Le tribunal judiciaire de Paris a condamné ce mercredi Sanofi, reconnaissant que le laboratoire a commis « une faute en manquant à son obligation de vigilance et à son obligation d’information. » Un jugement qui valide au passage l’action de groupe engagée par l’association des victimes Apesac (Association des parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anti-convulsant). Le laboratoire a fait appel de la décision.
Cet appel est une provocation estiment les familles et leurs avocats. Pour maître Charles Joseph-Oudin, l’un des avocats des victimes, « la responsabilité de Sanofi est une fois de plus jugée et les victimes sont soulagées de lire dans une décision de justice que le laboratoire a commis une faute. Cette décision est importante, car elle vient sanctionner la stratégie de déni de responsabilité de Sanofi, presque de mépris envers les victimes. Il est urgent que le laboratoire change d’attitude et reconnaisse enfin sa responsabilité et indemnise les victimes. »
15.000 à 30.000 victimes de la Dépakine
Les procédures seront encore longues mais pour les 15.000 à 30.000 victimes de la Dépakine chaque condamnation contre Sanofi est une victoire. « Ca rendra pas nos vies, » lance Sylvie Torrente, victime de la Dépakine. Ses trois enfants sont nés avec des handicaps divers. « Les médecins viennent de m’annoncer que ma fille de 16 ans allait perdre toutes ses dents. Vous vous rendez compte, porter un dentier à 16 ans ! L’idéal serait de les remplacer par des implants dentaires. Mais ce n’est pas le même coût ! »
Marine Martin, la présidente de l’Apesac, est soulagée de cette action de groupe à venir. « C’est vraiment une première et j’invite toutes les familles de victime à m’appeler, on étudiera ensemble leur dossier, car le tribunal a prévu des critères d’éligibilité. Il s’agit notamment des cas recensés entre 2001 et 2006. A partir de 2006, les risques pour les femmes enceintes étaient marqués dans la notice, c’est donc de la responsabilité des médecins prescripteurs. »
L’apesac représente aujourd’hui plus de 7.600 victimes (3.500 familles), elle incite maintenant les familles à se rapprocher de l’association pour examiner les suites de l’action de groupe qui est une première dans le domaine médical en France. Pour contacter l’1pesac vous pouvez appeler le 01.76.54.01.34 ou vous rendre sur le site internet de l’association.
Source : France Bleu