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En France, près de 4000 enfants auraient subi les effets de la Dépakine. Leurs mères ont été exposées pendant leur grossesse à ce médicament fabriqué par le laboratoire Sanofi. Lundi 3 février, le laboratoire a annoncé sa mise en examen. Réaction dans la Loire.
Valérie Torrente, mère de trois enfants, est épileptique depuis son adolescente, a pris de la Dépakine durant ses grossesses. Ses enfants souffrent aujourd’hui de divers handicaps. Cette habitante de Saint-Chamond se bat depuis 2015 pour que la responsabilité de Sanofi, qui produit la Dépakine, soit reconnue. L’annonce de la mise en examen du laboratoire a été vécue comme une première victoire.
« Ça fait des années qu’ils nous méprisent, qu’ils ont dédaigneux avec nous et qu’ils se lavent de tout… »
Pour Valérie Torrente, un procès serait une véritable reconnaissance. Elle se bat aujourd’hui pour que ses enfants soient reconnus comme victimes :« je veux que me enfants soient reconnus comme victimes et qu’ils puissent accéder aux soins. »
Le groupe pharmaceutique français Sanofi, accusé par des familles de victimes d’avoir trop tardé à informer des risques à prendre ce médicament pendant la grossesse, a annoncé lundi 3 février avoir été mis en examen pour « tromperie aggravée et blessures involontaires ». Une mise en examen qui intervient à l’issue de plus de trois ans d’enquête. Le scandale de la Dépakine avait éclaté en 2015 et une enquête avait été ouverte en septembre 2016.
Une information tardive
La molécule en cause, le valproate de sodium, est commercialisée par Sanofi depuis 1967 sous les marques Dépakine et Dépakote, ainsi que sous des marques génériques. Il est notamment prescrit à des patients épileptiques ou souffrant de troubles bipolaires. Mais il présente un risque élevé de malformations congénitales et de retard de développement pour le foetus si elle est prise par une femme enceinte.
De nombreux parents d’enfants victimes du valproate, regroupés dans l’association Apesac, reprochent à Sanofi et aux autorités sanitaires d’avoir tardé à informer correctement des risques de ce médicament pendant la grossesse, connus depuis les années 1980. Pour l’association, cette mise en examen va permettre de faire la lumière sur les différentes responsabilités : « On va avoir des noms, on va savoir qui n’a pas donné l’information, qui était le dirigeant au moment des faits, quel a été le rôle de l’agence du médicament… » détaille Marine Martin, présidente de l’association Apesac, « ça va permettre de faire la lumière sur les responsabilités. »
Source : France 3 Auvergne