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Dépamide: « le combat d’une vie »

L’Eco Républicain

Séverine Pereira et sa fille Cassandra, qui habitent à Lèves, près de Chartres, s’estiment victimes de la Dépamide, un médicament cousin de la Dépakine. Elles souhaitent obtenir une réparation financière auprès de l’Oniam, un établissement public d’indemnisation amiable, mis en place en 2017.

Le combat de la Lévoise Séverine Pereira et de sa fille Cassandra, qui s’estiment victimes de la Dépamide, un médicament dérivé de la Dépakine, vient de franchir une nouvelle étape.Séverine Pereira a envoyé à son avocat parisien, en novembre, son dossier de demande d’indemnisation financière auprès de l’Oniam (Office national d’indemnisation des accidents médicaux).

« Je regroupe tous les justificatifs médicaux de ma fille, depuis trois ans, pour constituer ce dossier », explique Séverine Pereira.

« Je souhaite obtenir réparation. Si je n’avais pas pris de Dépamide pendant ma grossesse, ma fille ne serait pas handicapée. Même si l’argent ne lui enlèvera pas son autisme, il faut que justice soit faite. »

Victime d’un accident de moto, en 1999, à l’âge de 27 ans, Séverine Pereira a enchaîné les problèmes de santé. Entre 2000 et 2005, son psychiatre lui a prescrit de la Dépamide, un médicament régulateur de l’humeur, cousin de la Dépakine, contenant du valproate de sodium. Pendant sa grossesse, cette Eurélienne était sous traitement et ses médecins ne lui ont pas demandé de l’arrêter.

« On n’a rien à perdre »

Comme quarante-six autres familles euréliennes, cette Lévoise a adhéré à l’Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anticonvulsivant (Apesac), présidée par la lanceuse d’alerte Marine Martin.

« C’est mon avocat qui enverra le dossier de Cassandra à l’Oniam. J’ai choisi un cabinet parisien qui accompagne et défend déjà l’Apesac », poursuit Séverine Pereira

L’organisme d’indemnisation à l’amiable Oniam, qui est un établissement public, a annoncé, le 11 octobre, avoir déjà proposé un montant de 6,5 millions d’euros aux victimes de la Dépakine, « en dédommagement de la responsabilité de l’État ou en substitution du laboratoire Sanofi », qui produit ces médicaments.

Cette somme correspond au traitement de 31 dossiers, sur un total de près de 2.000 demandes d’indemnisations déposées

Scolarisée 5 h 30 par semaine au lycée Silvia-Monfort de Luisant

Le 7 novembre, l’affaire a été portée devant l’Assemblée nationale. La ministre de la Santé, Agnès Buzin, a fait adopter un amendement au projet de loi de finances 2020, visant à l’amélioration du dispositif d’indemnisation des victimes du valproate de sodium, la molécule utilisée dans la Dépakine et ses dérivés.

Les deux instances composant l’Oniam, à savoir le collège d’experts et le comité d’indemnisation, ont fusionné, ce qui devrait permettre d’accélérer le traitement des dossiers.

« J’espère maintenant que les experts qui siègent à l’Oniam seront davantage bienveillants et qu’ils respecteront les diagnostics d’autisme posés par des spécialistes », poursuit Séverine Pereira.

Depuis la rentrée, sa fille Cassandra, en classe de seconde, est scolarisée 5 h 30 par semaine au lycée Silvia-Monfort de Luisant. Le reste du temps, elle étudie chez elle. « C’est le combat d’une vie. On n’a rien à perdre », lâche l’adolescente.

Source : L’Echo républicain, Hélène Bonnet

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