Ouest France
C’est ce qui ressort d’un rapport rendu public ce mercredi 24 avril, par l’Agence du médicament. L’organisme affirme que plusieurs médicaments antiépileptiques, en plus de la Dépakine, présentent des risques pour chez les femmes enceintes. 21 produits sont cités dans la publication.
La Dépakine ne serait plus le seul médicament antiépileptique présentant un risque de malformations pour les enfants exposés dans le ventre de leur mère, même si c’est le plus important, à en croire un rapport de l’Agence du médicament qui dresse une échelle des risques pour 21 antiépileptiques.
Cette analyse confirme par ailleurs que la Dépakine et ses dérivés sont les plus à risque. Mais ce danger de malformations est « élevé » pour cinq médicaments, qui le multiplie par trois par rapport à ce qui est observé dans la population non traitée.
« L’existence d’un risque avec ces antiépileptiques était connue, mais pas quantifié par les uns rapport aux autres », explique le Dr Philippe Vella de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé, interrogé par l’AFP. « Avec le valproate (Dépakine et dérivés) le risque est multiplié par cinq », rappelle-t-il.
30 000 enfants pourraient avoir été atteints par des troubles du développement
Il s’agit en particulier du topiramate (Epitomax et ses génériques) qui entraîne un risque accru de malformations orales de type bec-de-lièvre et d’une anomalie au niveau de la verge avec l’orifice de l’urètre anormalement positionné (hypospadias).
Ce médicament prescrit à des femmes en âge de procréer (30 000 environ en 2015) et aussi en dehors des indications officielles (notamment à des fins amaigrissantes ou pour des troubles bipolaires), présente de plus un risque potentiel de troubles neuro-développementaux. Les quatre autres sont le phénobarbital, la primidone, la carbamazépine et la phénytoïne.
Jusqu’à 30 000 enfants pourraient avoir été atteints par des troubles de développement (autistiques, retards mentaux, difficultés ou retards de langage…) après avoir été exposés au valproate/Dépakine dans le ventre de leur mère ces cinquante dernières années, selon la première estimation officielle délivrée par l’ANSM et l’Assurance maladie en juin 2018.Auxquels s’ajoutait une estimation de 2 000 à 4 000 victimes de malformations.
Des mesures attendues de la part de l’ANSM pour le mois de mai
Par ailleurs, l’ANSM « appelle à la vigilance » sur l’utilisation de la prégabaline (Lyrica et génériques) étant donné le risque malformatif potentiel et sa prescription importante en France (150 000 femmes en âges de procréer).