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A l’occasion de la journée internationale de la femme (jeudi 8 mars), toute la semaine RTS met en lumière celles qui font bouger notre région. Ce matin, rencontre avec Marine Martin, une Catalane qui se bat depuis des années pour défendre les enfants nés sous Dépakine, un antiépileptique responsable de troubles physiques et neurologiques.
La naissance de Nathan en 2002, début du calvaire
Depuis le début des années 2010, Marine Martin est devenue le « symbole » et la porte-parole de toutes les victimes de la Dépakine. Un médicament prescrit aux personnes épileptiques responsable de malformations et troubles mentaux de milliers d’enfants.
Depuis ses 10 ans, cette habitante de Pollestres, dans les Pyrénées-Orientales lutte contre l’épilepsie en prenant de la Dépakine, même pendant ses deux grossesses. En 2002, son deuxième enfant naît, Nathan, avec une malformation physique. Mais à 2 ans, le petit garçon ne parle toujours pas et souffre de multiples troubles. Marine Martin commence à s’inquiéter et effectue des recherches. Des recherches fructueuses car la maman s’aperçoit que la Dépakine figure parmi les deux médicaments les plus dangereux pour les femmes enceintes.
Le début d’un long combat judiciaire
En 2010, Marine Martin veut attaquer le laboratoire Sanofi, qui commercialise ce médicament. Pour s’aider, la Catalane a rencontré une mère dans la même situation qu’elle à Tours, qui venait elle de perdre son procès justement contre Sanofi. C’est réellement en 2011 qu’elle enclenche la seconde, appuyée par un certain Charles-Joseph Oudin, avocat très engagé des victimes du Médiator.
S’en suit la création de l’APESAC (Association des parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anti-convulsant) en 2012. Elle compte aujourd’hui pas moins de 2.200 familles, qui sont dans la même situation que Marine Martin.
Les premières victoires
Tous les efforts de Marine Martin n’ont pas été vains. Depuis le mois d’octobre 2014, la Dépakine n’est prescrite qu’en dernière intention et les femmes qui souhaitent devenir maman seront informées sur les 40% de risques de faire naître un enfant souffrant de malformations et autres troubles.
Autre avancée, et pas des moindres ; les victimes sont désormais indemnisées. L’Etat versera l’argent aux familles concernées avant de se retrouner lui-même contre Sanofi.
Et puis Marine Martin a aussi réussi à faire inscrire un logo d’alerte sur les boîtes de médicaments pour informer du ou des dangers de certains médicaments.
Le combat est loin d’être terminé pour cette maman et des milliers d’autres familles touchées par ce scandale sanitaire. Le livre de Marine Martin : « Dépakine, le scandale » est en vente sur toutes les plateformes.
>>> EN BONUS <<< Le reportage RTS sur le combat de Marine Martin, pour sauver « les enfants Dépakine » :
Marine Martin, présidente Apesac
Source : RTS