Le parisien
Alors que, fin août, le ministère de la Santé a reconnu que plus de 14 000 femmes enceintes ont été exposées, entre 2007 et 2014, à la Dépakine – avec des risques pour les foetus – l’association des victimes de l’anti-épileptique a lancé une action de groupe
L’association des victimes de l’anti-épileptique, Dépakine, a annoncé, mardi, le lancement d’une action de groupe contre le laboratoire Sanofi, la première action de ce type depuis l’autorisation de cette procédure dans le domaine de la santé.
Marine Martin, la présidente de l’association, qui fédère près de 2 900 familles victimes de la Dépakine précise que 14 dossiers ont été déposés auprès du tribunal de grande instance de Paris. «Ces dossiers vont servir de voiture-bélier pour ouvrir la voie afin que des centaines de familles de victimes puissent bénéficier de ce jugement et être indemnisées», explique-t-elle dans le Monde. Cette démarche vient s’ajouter aux différentes actions déjà engagées au civil et au pénal. Elle est complémentaire des autres actions. Elle ne s’y substitue pas.» .
«Nous avons lancé la première phase amiable de l’action de groupe en écrivant une lettre recommandée au groupe Sanofi-Aventis France pour lui demander d’accepter sa responsabilité et d’indemniser les victimes», a expliqué Maître Charles Joseph-Oudin, l’avocat d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anticonvulsivant (Apesac).
Une information judiciaire ouverte
En septembre, le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire sur l’affaire de cet antiépileptique prescrit à des femmes enceintes malgré les risques connus pour la santé du fœtus. L’instruction est ouverte pour «tromperie aggravée et blessures involontaires.» Elle porte sur la période de 1990 à avril 2015. Les juges d’instruction pourront s’appuyer sur un rapport rendu en février 2016 par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) qui met en cause le laboratoire commercialisant la Dépakine, Sanofi, et l’Agence nationale de sécurité du médicament accusés de n’avoir pas assez informé des risques les patientes enceintes.
Or, la prise de ce médicament présente pour le fœtus des risques élevés de malformations congénitales, d’autisme et de retards intellectuels et/ou physiques. Fin août, le ministère de la Santé a reconnu que plus de 14 000 femmes enceintes ont été exposées entre 2007 et 2014 et a annoncé la mise en place d’un dispositif d’indemnisation des victimes. C’est pourtant à partir de 2006 que le médicament a enfin été déconseillé en cas de grossesse.
VIDEO. Dépakine : lancement d’une action de groupe contre Sanofi
La Dépakine prescrite à 10 000 femmes enceintes entre 2007 et 2014 malgré les risques
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Source : le parisien