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Fenain : ils tiennent la Dépakine pour responsable du handicap de leur fille

La voix du Nord 

Pour Peggy et Jérôme Kolacinski, de Fenain, si leur fille Lauryne est née porteuse d’un handicap, c’est parce que sa mère a pris de la Dépakine, un médicament antiépileptique, pendant sa grossesse. Le rapport de l’IGAS sorti le 23 février vient les conforter dans ce sens. Ils veulent porter plainte devant la justice.

 Lorsque l’on voit Lauryne pour la première fois, on ne se dit pas d’emblée que cette jolie et filiforme jeune fille souffre d’un handicap. Pourtant, c’est bien le cas. Elle a eu beaucoup plus de mal que les autres à apprendre à marcher, parler puis plus tard à lire et à écrire… Scolarisée en ULIS (une classe spécialisée) au collège de Lallaing, elle aurait bien voulu devenir toiletteuse pour chiens plus tard. Mais son manque de force dans les mainsrend la chose impossible. Alors, elle fera une formation en cuisine. Heureusement, ça lui plaît aussi. Lauryne est un bébé Dépakine.

La première fois que sa maman, Peggy Kolacinski, a pris ce médicament antiépileptique, c’était en 1998. Deux ans avant la naissance de Lauryne. « J’ai eu mes premières crises d’épilepsie après la naissance de mon premier enfant, explique-t-elle. À l’époque, ni mon neurologue, ni mon médecin généraliste ne m’ont dit qu’il pouvait y avoir un risque si je me retrouvais enceinte…  » Aussi entame-t-elle une seconde grossesse sans appréhension. «  Mais lorsque j’ai dit à mon neurologue que j’étais enceinte, c’est là qu’il m’a annoncé qu’il y avait un risque de malformation pour le bébé. Il a parlé de spina-bifida.  »

« Un médecin m’a assené que ma fille ne marcherait pas »

La grossesse de Peggy, déjà bien entamée, se poursuit alors sous haute surveillance. «  J’étais suivie à la maternité de Valenciennes. J’ai eu des échographies, une amiocentèse…  » Aucun problème n’est détecté et Peggy donne naissance à Lauryne le 17 décembre 2000. A priori, le bébé se porte bien. «  On a juste remarqué qu’elle avait des mains très longues. Avec des doigts très fins.  »

Mais à six mois, Lauryne ne se tient pas assise. «  Elle était toute molle…   Et un jour, lors d’une visite à la PMI, un médecin m’a asséné sans prendre aucune précaution que ma fille ne marcherait jamais…  » Quinze ans plus tard, Peggy ne parvient toujours pas à juguler son émotion lorsqu’elle évoque cet épisode traumatisant.

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Pour la famille Kolacinski, commence alors un long combat contre la fatalité. «  On a fait la méthode Vojta, une stimulation continue de l’enfant… C’est très dur.  » Mais Lauryne a fini par marcher…

Pour Peggy et Jérôme Kolacinski, il ne fait aucun doute que le handicap de Lauryne est dû à la prise de Dépakine pendant la grossesse. «  On lui a fait un caryotype. Son problème n’est pas génétique. La cause est médicamenteuse…  » Épaulés par l’APESAC, une association de victimes des anticonvulsivants, ils ont l’intention de monter un dossier pour aller demander réparation en justice. «  Pendant longtemps, j’ai refoulé cette histoire, se lâche Peggy. J’avais honte d’être atteinte d’épilepsie. Honte d’avoir pris de la Dépakine… Mais depuis que l’on commence à en parler, je me sens confortée. Aujourd’hui, avec mon mari, nous voulons témoigner pour que cela ne se reproduise pas. Pour nous, c’est un scandale comme celui du Médiator.  »

 

Source : la voix du nord 

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