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Elle prenait de la Dépakine, son fils est autiste

Le Bien Public 

La crise de la Dépakine, cet anti-épileptique pris par des femmes enceintes qui aurait eu des conséquences non négligeables sur leur enfant, touche aussi la Côte-d’Or. Cécile Manière, maman de Jérémy, témoigne.

Deux chats s’amusent dans l’appartement, situé au premier étage du boulevard Alexandre-Ier -de-Yougoslavie, à Dijon. L’un des murs du salon est noirci de messages rédigés à la main. “Très bon anniversaire maman chérie d’amour que j’aime très fort.”

« Il est très câlin. À l’école, on ne s’est jamais moqué de lui. Mais quand des copains viennent vers lui, ça ne l’intéresse pas. » Cécile Manière, 50 ans, de Dijon, a accouché de son fils, Jérémy, 15 ans aujourd’hui, alors qu’elle était sous traitement de Dépakine.

Mercredi, le ministère de la Santé a déclaré que 14 322 femmes enceintes avaient été exposées à cet anti-épileptique du laboratoire Sanofi. Avec les effets suivants : dans 10 % des cas, des malformations et dans 40 %, des troubles du développement chez les enfants. Marine Martin, présidente de l’Apesac (Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anticonvulsivant), a assuré, jeudi, qu’en Côte-d’Or, neuf familles se sont, pour l’instant, manifestées (*).

« Jérémy est atteint d’autisme d’Asperger. C’est un “crétin savant”. Dès l’âge de 4 ans et demi, il s’est mis à lire des cartes Michelin. Son idée fixe, c’est la météo », confie sa maman, séparée du père au moment du diagnostic, en 2004.

« Je prends entre deux et quatre cachets par jour depuis l’âge de 6 ans (pour traiter son épilepsie, ndlr). J’ai fait deux fausses couches avant les années 2000 », relate encore Cécile Manière, qui se souvient des mots du corps médical. « J’avais 34 ans. On m’a dit qu’il y avait un risque qu’il ait un bec-de-lièvre. J’ai couru ce risque mais on ne m’a jamais dit que la Dépakine provoquait des risques sur le fœtus. » Elle souligne que « tous les médecins [qu’elle a] pu voir [lui ont] prescrit de la Dépakine. Certains devaient se douter de quelque chose ».

Désormais traitée avec un médicament générique, Cécile Manière, au RSA (revenu de solidarité active), est sans emploi. Son fils est reconnu en affection de longue durée, donc elle ne paye ni les soins, ni les transports. Elle souhaite un procès, « juste pour que Sanofi ne se fasse plus de sous. Lui, moi, on a souffert. Ma famille, qui l’entoure, aussi […]. Quitte à avoir un enfant, on préfère qu’il soit parfait. »

(*) Deux cents familles sont concernées en Bourgogne-Franche-Comté.

Cécile Manière

 

On ne m’a jamais dit que la Dépakine provoquait des risques sur le fœtus. 

Source : Le Bien Public 

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