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Pères sous Dépakine : « En 2016, une trentaine de papas m’avaient contactée et aujourd’hui, c’est plus de 80 », rappelle Marine Martin, présidente de l’association de victimes

Midi Libre

AUDE PERPIGNAN MARINE MARTIN ENFANTS VICTIMES DEPAKINE

Pères sous Dépakine : « En 2016, une trentaine de papas m’avaient contactée et aujourd’hui, c’est plus de 80 », rappelle Marine Martin, présidente de l’association de victimes

Ce jeudi 6 novembre 2025, l’ANSM indique, sur la base d’une étude des données de l’Assurance maladie, que le risque de troubles du développement neurologique est doublé chez des enfants dont le père était traité avec du valproate de sodium au moment de la conception. La lanceuse d’alerte Marine Martin, la présidente des familles de victimes, avait alerté les autorités de santé.

Marine Martin est présidente de l’ Apesac , association de familles de victimes basée dans les Pyrénées-Orientales.

Depuis quand avez-vous pris conscience que les pères sousDépakine au moment de la conception de leur enfant pourrait être à l’origine des mêmes troubles du neurodéveloppement du bébé que la mère sous Dépakine ?

Dès 2016, mais il a fallu attendre 2023 pour voir apparaître dans les premières études un lien de causalité. Les autorités de santé françaises avaient aussi des témoignages en ce sens. Le problème, c’est qu’il y avait une controverse scientifique, sur le fait qu’il y avait, ou non un signal inquiétant venant des pères sousDépakine. Pour clore la polémique, l’étude française s’est appuyée sur les données de l’Assurance maladie et de la Sécurité sociale.

Cette étude est publiée alors que l’EMA, l’agence européenne du médicament, doit rendre des conclusions fin novembre, début décembre.

Ce que dit l’étude

Présentée sur le site de l’ Assurance maladie , l’étude qui confirme le risque d’avoir un enfant présentant un handicap pour un père sousDépakine a été réalisé à partir du registre de données de la Sécurité sociale.

Elle porte sur 2,8 millions d’enfants nés en France entre 2010 et 2015, parmi lesquels 4 773 étaient nés d’un père traité par valproate pendant la spermatogenèse.

Conclusion : parmi ces « enfants exposés », 583 présentaient au moins un trouble du neurodéveloppement, dont 149 des troubles déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, 42 des troubles du développement intellectuel, 77 des troubles du spectre de l’autisme, 294 des troubles de la communication, 160 des troubles des apprentissages.

« Les résultats montrent une augmentation globale de 24 % du risque de TND chez les enfants de père traité par valproate au moment de la conception, préférentiellement à ceux dont le père était traité par lamotrigine (Lamictal et génériques) ou lévétiracétam (Keppra et génériques), recommandés en première intention en raison de leur meilleur profil de sécurité » , dit l’Assurance maladie. Et « plus spécifiquement, le risque de troubles du développement intellectuel apparaît doublé chez les enfants exposés, portant à 3,5 cas supplémentaires pour 1 000 enfants nés d’un père traité par valproate au moment de la conception par rapport à ceux nés de pères traités par lamotrigine ou lévétiracétam ».

La France est à la pointe ?

C’est le seul pays européen à avoir mis en place un formulaire d’information du père, ce qui a d’ailleurs permis une prise de conscience. En 2016, une trentaine de pères m’avait contactée. Aujourd’hui, c’est plus de 80. Et ça continue. J’ai encore un rendez-vous cet après-midi avec une nouvelle famille.

Comme pour les mères, des dossiers sont partis en justice ?

C’est plus compliqué pour les pères, qui doivent retrouver les ordonnances et les prescriptions anciennes. Aujourd’hui, il n’y a pas de dossier en justice. Mais je me bats pour que les « Papas »Dépakine » soient inclus dans les processus d’indemnisation, à l’heure où l’examen du PLFSS est en cours. Au total, 140 millions d’euros ont déjà été versés aux familles des victimes. C’est de l’argent public, Sanofi, qui commercialise laDépakine, continuez à utiliser toutes les procédures possibles pour ne pas indemniser.

Source: Sophie Guiraud

 

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