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Lanceurs d’alerte : parler ou se taire ? Ils racontent leur dilemme

La Croix

En entreprise, dans le domaine de la santé, de la finance, de l’environnement, de l’éducation, du sport, ils repèrent et signalent des dysfonctionnements qui heurtent leur éthique. Et en paient parfois le prix fort. Que se passe-t-il dans la tête d’un lanceur d’alerte ? Trois d’entre eux retracent pour L’Hebdo leur cheminement, à l’occasion de la Journée mondiale des lanceurs d’alerte, dimanche 23 juin.

La voix de la magistrate est tombée comme un couperet. « Madame Martin, encore une nouvelle intervention de votre part et je vais devoir vous demander de sortir. » Sur son banc, Marine Martin bout, les poings si serrés que ses phalanges en sont devenues rouges. « Marine, oui, calme-toi », chuchote fermement Me Charles Joseph-Oudin, son avocat. Lundi 22 avril, au tribunal judiciaire de Paris. Depuis le début d’après midi, Marine Martin, 51 ans, mariée, deux enfants, affronte le laboratoire Sanofi, l’un des leaders mondiaux de la santé, dans une affaire de contentieux médical. Cela fait deux fois que Marine Martin interrompt Me Armand Aviges, qui défend le géant pharmaceutique. L’avocat de la défense reprend sa plaidoirie, qui avait été stoppée net. Devant lui, une pile de dossiers replets, dont il extrait des documents. « C’est l’épilepsie du fils de Mme Martin qui provoque les troubles neuronaux… », commence-t-il. Nouvelle interruption sur le banc d’en face. « C’est insupportable, ces mensonges ! » La magistrate n’a même pas besoin d’expulser Marine Martin. Elle sort de son propre chef, en larmes et en colère, Me Joseph-Oudin sur les talons. « Il faut que j’envoie un message à mon mari, il faut que je le prévienne que j’ai craqué. »

Source Alice Le Dréau 

 

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