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Scandale de la Dépakine : le procès en responsabilité civile de Sanofi renvoyé à avril 2024

Factuel 

Le procès de Marine Martin, la lanceuse d’alerte du scandale Dépakine, contre Sanofi, initialement prévu mardi 16 octobre prochain, a été renvoyé au 22 avril 2024 pour cause d’ajouts au dossier.

« Je suis furieuse! C’est le jeu habituel de Sanofi, faire le maximum pour reporter l’audience. Je suis terriblement en colère. » Marine Martin laisse exploser sa colère auprès de Factuel. Cette mère de deux enfants nés handicapés à la suite de prise de valproate de sodium – un antiépileptique, plus connu sous le nom de Dépakine – pendant ses grossesses vient d’apprendre le report du procès en responsabilité civile du laboratoire Sanofi. Initialement prévu le 16 octobre, ce dernier se tiendra finalement le 22 avril 2024, nous précise Charles Joseph-Oudin, l’avocat de Marine Martin.

Les raisons invoquées sont des jeux d’écritures, soit des ajouts au dossier. Le report intervient à quelques jours seulement du rendez-vous tant attendu par la lanceuse d’alerte. « Je l’ai appris hier. Charles Joseph-Oudin m’a téléphoné à 14h10 pour me dire que Sanofi faisait des pieds et des mains pour repousser le procès. Résultat, l’audience est renvoyée à 2024, je suis vraiment furieuse. »

La mère de famille estime « qu’encore une fois, ils (Sanofi, NDLR) utilisent tous les moyens imaginables pour ne pas affronter leurs responsabilités. Cela fait 10 ans que ça dure. Le procès est un enjeu pour eux, en termes d’image et d’argent. » Une condamnation de Sanofi en responsabilité civile face à la famille Martin pousserait potentiellement d’autres familles de victimes à attaquer directement le laboratoire, plutôt que de passer par les services d’indemnisations des victimes mis en place par l’État. Sanofi devrait alors payer de sa poche les montants d’indemnisations, ce que le laboratoire a catégoriquement refusé de faire jusqu’ici. À ce jour, l’État a versé entre 45 et 60 millions d’euros aux victimes.

Marine Martin a fondé en 2011 l’Apesac, une association de victimes du valproate, et est devenue la lanceuse d’alerte du scandale Dépakine. Son objectif est alors d’attirer l’attention du public sur la dangerosité du principe actif du traitement et ses effets sur la santé des foetus. Elle a porté plainte contre Sanofi en mai 2013.

Marine Martin confiait à Factuel, le 19 septembre dernier, avoir l’intention de se battre jusqu’au bout : « J’irai au tribunal le 16 octobre pour faire reconnaître qu’on m’a trompé, qu’on m’a menti. On m’a dit que le Dépakine était un médicament sans risque, et finalement c’était faux. La Dépakine est un produit défectueux et on a trompé les patientes sur le médicament qui leur a été donné ». Et de refuser d’abandonner : « Peu importe le nombre de report d’audiences, on a pris perpette avec mes enfants. Eux, prendront perpette avec moi. »

Source : Factuel par Anissa ARFAOUI

 

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