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Sans établissement, son fils autiste fait l’école à la maison

La Dépêche

La famille de Rose Lyne fait partie des milliers de victimes de la Depakine. Aujourd’hui, elle rencontre de graves difficultés pour la scolarisation de son aîné, atteint d’autisme. Près d’un mois après la rentrée, elle se retrouve à assurer les cours à la maison pour ce collégien dont les horaires atypiques n’étaient pas compatibles avec son établissement privé. « On parle souvent d’une société encline à intégrer les enfants en situation de handicap dans un milieu scolaire « classique », où on nous vend les multiples prises en charge… Pour ma part, et c’est le lot de tonnes de parents d’enfants en situation de handicap, mon fils aîné âgé de 13 ans s’est retrouvé sans collège à trois jours de la rentrée. On ne peut pas dire que ça a été une rentrée difficile, car il n’est pas rentré. » Rongée entre abattement et colère, Rose Lyne, cette Ossunoise, mère de trois enfants, dont les deux aînés atteints de troubles autistiques après que leur mère a pris de la Depakine, (« Nous faisons de ces milliers de familles… »), n’a guère eu le temps de s’apitoyer sur son sort.

 

Une première année difficile au collège privé

Si elle nous avait alertés il y a sept ans à ce sujet, c’est désormais pour l’éducation de son fils aîné, le plus touché par la maladie, qu’elle s’inquiète. « Durant l’école primaire à l’école privée d’Ossun, nous avions réussi à bien faire coïncider la scolarité et la prise en charge médicale dans un centre thérapeutique à Lannemezan pour développer son autonomie, ses relations aux autres et l’estime de soi. Mais sa première année dans un collège privé tarbais a été chaotique. La direction nous a dit que des parents s’étaient plaints de son comportement. On a pourtant fait le tour de tout le monde, élèves et parents, tous s’accordaient pour dire que ça se passait bien. Enzo (*) avait de très bonnes notes. Même si j’ai appris à m’endurcir, on m’a dit des choses très dures à entendre, que son niveau était très inférieur, que c’était lourd car il n’était pas le seul élève autiste. Tout ça sans guère d’humanité, comme si on nous décourageait. » Aussi, on lui demande qu’Enzo vienne plus souvent à partir de la rentrée. Mais dans le même temps, le médecin du centre pédopsychiatrique prescrit davantage de prise en charge sur Lannemezan. « Alors qu’il va bien. À trois jours de la rentrée, j’ai appris par téléphone que les deux établissements n’arrivaient pas à s’accorder. »

Rose Lyne décide alors de retirer son enfant de l’établissement privé, où il bénéficiait de l’accompagnement d’une ÆSH. Elle sollicite l’académie pour une dérogation afin de suivre l’éducation à la maison, via le CNED (demandes qui se font au printemps). « Je n’ai pas eu de réponse, avoue cette mère seule de trois enfants, qui s’est lancée dans l’artisanat et la création de bijoux. Je travaille le soir, la nuit, le week-end. Enseigner n’est pas mon domaine, mais je me débrouille. Mais j’avoue m’être questionnée à retourner sur Lyon, près de ma famille. Ce qui me sauve, c’est qu’Enzo devait refaire sa 6e. Je m’appuie sur les cours de l’an dernier et sur ce qu’on trouve sur internet, avec des exercices assez ludiques et adaptés à ces troubles. Mais c’est un combat de tous les jours, depuis des années, mais là encore plus difficile… »

Néanmoins, Rose Lyne n’abdique pas. Elle a été reçue ce mercredi dans un collège public lourdais qui serait prêt à accueillir son fil, avec un emploi du temps aménagé et partagé avec la ferme thérapeutique où elle a rendez-vous ce jeudi. Prudente suite à toutes ces mésaventures, Rose Lyne espère juste que son fils puisse « être scolarisé comme il en a le droit, dans un établissement bienveillant ».

Source : La Dépêche, Andy Barréjot

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