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Dépakine : une plainte déposée par une riveraine de l’usine Sanofi qui produit le médicament à Mourenx

France Bleu Béarn

La mère de deux enfants « atteints de troubles neurocomportementaux » qui travaillait, lors de ses grossesses, « en face » de l’usine Sanofi à Mourenx (Pyrénées-Atlantiques) produisant le médicament Dépakine, a porté plainte à Paris, a annoncé lundi l’association de familles de victimes.

Elle n’a jamais consommé de Dépakine, cet antiépileptique connu pour être responsable de malformations et de troubles chez des enfants exposés in utero. Mais elle travaillait « en face » de l’usine Sanofi produisant le médicament à Mourenx (Pyrénées-Atlantiques) lorsqu’elle était enceinte. La mère de deux enfants « atteints de troubles neurocomportementaux » a porté plainte à Paris, a annoncé lundi l’association de familles de victimes, confirmant une information du Monde.

La plainte a été déposée le 15 novembre pour blessures involontaires ayant entrainé une ITT de plus de trois mois, mise en danger de la vie d’autrui et non signalement d’effet indésirable, a précisé à l’AFP son avocat Charles Joseph-Oudin. « Il n’y a pas d’autre cause possible » à l’origine des troubles de ses enfants que les rejets toxiques de l’usine dans l’air qu’elle a respiré, a-t-il affirmé.

« Une dizaine de familles » concernées

« Il y a dans le bassin de Mourenx, dans les Pyrénées-Atlantiques, des inquiétudes très fortes de la part de familles », a-t-il ajouté sur franceinfo précisant qu »une dizaine de familles » l’avait contacté. Convaincu que c’est « un nouveau volet dans l’affaire de la Dépakine », Charles Joseph-Oudin invite d’autres familles qui pourraient être concernées à se faire connaître rapidement et à en parler avec leur médecin

« La Dépakine c’est extrêmement dangereux pour les fœtus lorsque la mère ou le père en consomme et on découvre aujourd’hui que la contamination se fait aussi par les voies aériennes », a assuré l’avocat, expliquant que certaines femmes présentent de la Dépakine dans le sang alors qu’elles n’en ont pas consommé. Selon un communiqué de la présidente de l’Association des parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anti-convulsivant (APESAC), le « taux de dépakinemie » de la plaignante, par exemple, s’est révélé « positif comme chez de nombreux salariés ».

Sollicité par l’AFP, Sanofi a indiqué n’avoir « pas connaissance de cette procédure ». « À ce stade », a ajouté le groupe pharmaceutique, « aucune » des études déjà réalisées ou en cours « n’a permis de faire ressortir un risque particulier » lié aux « émissions atmosphériques » générées par la fabrication du médicament.

Un nouveau scandale sanitaire ?

Des arguments inaudibles pour la présidente de l’APESAC, Marine Martin : « Il est inadmissible que là-encore Sanofi affiche un déni de sa responsabilité dans les rejets toxiques qu’il a déversés entre 2013 et 2019 sur le bassin de Lacq (Mourenx) », estime-t-elle, supposant qu’il existe « probablement un cluster dans cette région ».

Un juge d’instruction du pôle santé publique du tribunal judiciaire de Paris enquête depuis août 2022 sur les rejets toxiques de l’usine pour « mise en danger d’autrui » et « délit d’obstacle à agent habilité ». L’enquête a été ouverte après la révélation par l’association France Nature Environnement (FNE) de rejets toxiques hors normes de valproate de sodium.

L’action de cette mère « confirme le bien fondé de la plainte déposée par les syndicats des travailleurs qui sont les premières personnes exposées et des sentinelles concernant la mise en danger des riverains », a pour sa part réagi Me François Lafforgue, avocat de la CGT locale et de la Fédération nationale des industries chimiques CGT, parties civiles à l’origine de l’ouverture de l’information judiciaire en août 2022.


Source : France Bleu Béarn

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