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SCANDALE. DÉPAKINE : SANOFI REFUSE DE PAYER

L’ Humanité 

Le labo a indiqué qu’il ne participerait pas à l’indemnisation des victimes. L’État l’y forcera-t-il ?
 

« Je ne suis pas surprise, mais en colère, oui, bien sûr ! » D’une voix posée, Marine Martin, la présidente de l’Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anti-convulsivant, réagit à la fin de non-recevoir de Sanofi de contribuer à l’indemnisation de victimes de la Dépakine. Mercredi, via un simple communiqué, le géant pharmaceutique a prévenu qu’il ne pourrait « donner suite » aux avis envoyés par l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux ; en clair, qu’il ne sortirait pas le chéquier. Motif invoqué : Sanofi a « informé les autorités en toute transparence » sur les risques de la Dépakine pour les femmes enceintes. Des risques qui se sont concrétisés : le valproate de sodium, principe actif de la Dépakine, serait responsable depuis 1967 de malformations chez 2 150 à 4 100 enfants, et de troubles neurodéveloppementaux chez 16 600 à 30 400 enfants, selon diverses estimations. Le laboratoire a toujours fait preuve de « bonne foi, de proactivité et de transparence », a martelé Guillaume Leroy, le président de Sanofi France, interrogé par l’AFP, renvoyant la responsabilité du scandale aux autorités sanitaires.« 

Certes, l’État et l’Agence du médicament ont leur part de responsabilité, concède Marine Martin. Mais cela ne veut pas dire que Sanofi doit s’exonérer des siennes. Celles-ci ont d’ailleurs été reconnues par la justice fin 2017, qui a condamné le labo à verser 3 millions d’euros à la famille de la petite Camille, née en 2002 avec de lourdes malformations. » Une position défendue avec force par l’avocat de l’Apesac, Me Charles Joseph-Oudin. Dans ses premiers avis d’indemnisation, « l’Oniam a retenu la responsabilité de l’État à hauteur de 30 % et celle de Sanofi à hauteur de 70 % », donc « l’Oniam n’a pas mis la responsabilité de l’État sous le tapis » et celle-ci « ne dédouane pas le laboratoire de la sienne », appuie l’avocat. Si la prise en charge des victimes par l’Oniam ne sera pas bloquée par ce refus de Sanofi, une question reste en suspens : qui paiera au final les quelque 500 millions d’euros d’indemnisations auxquels pourrait aboutir cette affaire, le labo ou les contribuables français ? En théorie, l’Oniam et l’État peuvent se retourner contre Sanofi. Mais, interpellée sur le sujet par Marine Martin la semaine dernière à Montpellier, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a répondu qu’il s’agissait d’une « affaire complexe, dans laquelle les médecins avaient aussi leur part de responsabilité ». Pas vraiment le signe que le labo, dont le patron, Serge Weinberg, est un proche d’Emmanuel Macron, sera mis au pied du mur…

Source : l’humanité 

 

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