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Perpignan: à 15 ans, mon fils polyhandicapé ne parle que par mots isolés

Mon fils a 15 ans, il a un QI de 30, un retard mental de sept années. Il est handicapé à plus de 80 % ». Laure Morgado a des larmes plein les yeux. Elle a fini par accepter la situation mais, jamais, elle ne l’admettra. « À 4 mois, il ne pouvait toujours pas s’asseoir. À 27 mois, il n’avait aucun langage. À 15 ans, il parle par mots isolés. Il souffre de malformations des membres, il est sourd d’une oreille, myope et astigmate ».

Depuis toujours Laure Morgado prend du valproate de sodium pour lutter contre l’épilepsie. Elle sait maintenant que ses prises journalières étaient surdosées. Elle finit par soupçonner le médicament d’être à l’origine des malformations de son enfant. « Je me croyais isolée, je culpabilisais. Puis, un jour, après un déménagement, j’ai vu l’affiche de l’association APESAC, présidée par Marine Martin ».


« Tous ces enfants se ressemblent »

« J’ai compris que les cas étaient légions. J’ai rencontré d’autres parents. En voyant les autres enfants, j’ai ressenti un nouveau malaise : tous se ressemblent, même s’ils ne sont pas tous atteints aussi gravement ».

Aujourd’hui les emballages des médicaments à base de valproate sont marqués d’un avertissement : « grossesse -danger ». « Mais, à l’époque la notice disait seulement d’en parler à son médecin. Ma gynéco m’a dit de continuer le traitement… » Le laboratoire qui produisait les gélules mises en cause par Laure Morgado a toujours expliqué que « Dès le début des années 1980, nous avons informé sur le risque de malformations du fœtus. Et, dès le début des années 2000, sur la base des nouvelles données scientifiques disponibles, nous avons alerté à plusieurs reprises les autorités de santé sur les risques de retards neuro-développementaux chez les enfants exposés in utero au valproate de sodium et en conséquence sollicité des modifications des documents d’information ».

« Mais, à l’époque, la notice ne mettait pas suffisamment en garde, » estime la maman en pensant à son garçon handicapé. « Mon mari et moi ne serons pas toujours là. Mon fils a besoin d’une rente à vie pour qu’il puisse continuer à être pris en charge ». Une famille a déjà gagné en première instance et en appel de gros dédommagements, mais le laboratoire a porté l’affaire devant la cour de cassation. Plusieurs personnes, soutenues par l’association de Marine Martin, se sont regroupées pour intenter une action. Depuis plus d’un an, Laure Morgado rassemble les documents nécessaires. En attendant, Me Charles Joseph-Oudin, avocat des plaignants, prépare ses dossiers et les espoirs des plaignants.

  • par Guy Bosschaerts

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