La Dépêche
Publié le 06/03/2017 à 03:49, Mis à jour le 06/03/2017 à 09:28
L’APESAC (Aide aux Parent d’Enfants Souffrant du syndrome Anti-Convulsivant) regroupe des femmes épileptiques ou bipolaires ayant pris pendant leur grossesse à un anti-épileptique, le plus connu étant la Dépakine, qui a provoqué des malformations et troubles neurologiques chez l’enfant. C’et Marine Martin, fondatrice de l’APESAC qui a soulevé ce qui est devenu «le scandale sanitaire de la Dépakine».
Depuis, de grandes avancées ont eu lieu, notamment le vote le 15 novembre 2016 par les députés, d’un fonds d’indemnisation pour les victimes. L’APESAC a également obtenu que sur les boîtes figure le logo «danger pendant la grossesse». Surtout, désormais, les risques tératogènes sont portés sur la notice et les médecins sont tenus de faire signer un protocole d’accord aux patientes.
Marine Martin veut que son cas personnel serve à toutes les femmes : traitée avec la Dépakine depuis l’âge de 10 ans, elle aura deux enfants sans que l’équipe médicale ne la mette en garde. Sa fille est légèrement touchée, son fils handicapé à 80 %. «Si j’avais été au courant je n’aurais jamais pris ce risque!» Alors elle va se démener pour que les femmes sachent. Et que les enfants, victimes de ce médicament, soient aidés.«Nos enfants ont besoin de ce fonds d’indemnisation, qui s’occupera d’eux quand nous ne serons plus là mais ce n’est pas l’Etat qui doit payer, mais le laboratoire,responsable»
Témoignages bouleversants
Dans l’assistance, des familles. Et des témoignages bouleversants. Cette jeune femme qui dans un sanglot murmure : «j’ai offert une mauvaise vie à mon fils.C’est douloureux, j’ai un sentiment de culpabilité qui m’arrache le cœur !». Ou cette jeune fille, victime : «Ma mère s’est battue pour que je sois scolarisée avec les autres, mais on se fait harceler car on est différent! Méchanceté, moqueries, c’est trop dur pour nos mamans. Elles ne sont pas coupables ! Il faut que les parents offrent l’amour car la haine et le rejet, nous l’aurons toute notre vie…».
Le député Gérard Bapt, regrette le «déni corporatiste». Il avait dénoncé ce «drame sanitaire», rappelant que les publications scientifiques avaient déjà révélé des malformations des 1980. Combien de victimes auraient pu être évitées ?