Le Figaro
Depuis le 1er mars, un pictogramme explicite est apposé sur les boîtes de médicaments contenant du valproate, comme l’antiépileptique Dépakine qui alerte les femmes sur leurs dangers pendant la grossesse.
Une femme enceinte dans un triangle rouge, avec en gros caractères rouges «valproate + grossesse = danger»: voilà le logo finalement apposé depuis le 1er mars sur toutes les boîtes de médicaments contenant du valproate, comme l’antiépileptique Depakine du laboratoire Sanofi Aventis. Ce médicament, à l’origine d’un scandale sanitaire, est connu pour être responsable de malformations sur le fœtus quand il est pris lors d’une grossesse . Entre 1967 et 2015, 12.000 «enfants Dépakine» seraient nés en France , selon des calculs réalisés par Catherine Hill, épidémiologiste et ancien membre du conseil scientifique de l’Agence du médicament (ANSM).
Le logo est accompagné de la mention «ne pas utiliser chez les filles, adolescentes, femmes en âge de procréer ou enceintes, sauf en cas d’échec des autres traitements».
Double obligation depuis le 1er janvier 2016
Les risques du valproate pour le foetus font l’objet de mises en garde dans de nombreux pays européens depuis 2014. En France, le ministère de la Santé a annoncé à l’été diverses mesures, dont la mise en place d’un dispositif d’indemnisation des victimes, après avoir reconnu que plus de 14.000 femmes enceintes avaient été exposées entre 2007 et 2014.Au-delà de l’épilepsie, des traitements à base de valproate sont également utilisés pour traiter les troubles bipolaires, notamment sous les appellations Dépakote (Sanofi-Aventis) et Dépamide (Sanofi-Aventis).Depuis le 1er janvier 2016, les pharmaciens n’ont en principe plus le droit de délivrer la Dépakine sur simple présentation d’une ordonnance émanant d’un généraliste. Il doit avoir été prescrit par un spécialiste. De plus, le pharmacien doit demander à la patiente qu’elle lui présente un «formulaire d’accord de soins» lorsqu’un médicament à base de valproate lui est prescritUne carte patiente par ailleurs été mise au point pour rappeler les dangers du valproate et préciser l’attitude à adopter. Elle a été envoyée le mois dernier aux professionnels de santé pour être remise aux patients lors de la visite annuelle obligatoire chez le médecin spécialiste.
Source : le Figaro