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Suite à la question au Gouvernement posée par le député François Ruffin le 11 octobre 2017 au sujet des relations entre le laboratoire Sanofi et des membres du Gouvernement et surtout sur la question de l’indemnisation des victimes de la Dépakine, l’Association des parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anticonvulsivant (Apesac) fait part de son indignation quant à la réponse donnée par M. Edouard Philippe, Premier ministre. La question portait sur le montant des provisions inscrites au projet de loi de finances par le Gouvernement, soit 77 millions d’euros pour 2018, avec une prévision de 424 millions d’euros à terme. Or les projections s’accordent pour estimer que le préjudice pour les familles atteindrait un montant global situé autour de 6 milliards d’euros. Par ailleurs, l’Apesac a toujours fait prévaloir la nécessité pour Sanofi d’assumer ses responsabilités et de prendre part à l’indemnisation des victimes. Cela n’est absolument pas le cas à l’heure actuelle, malgré sa mise en cause dans le rapport de l’Igas (Inspection générale des affaires sociales). Toute l’indemnisation repose sur le financement public. Est-ce à la solidarité nationale de payer pour les fautes d’une entreprise privée ? Dans ces conditions, il paraît légitime de s’interroger sur la frilosité du Gouvernement à mettre Sanofi face à ses responsabilités et à le contraindre à indemniser les victimes. Les éléments troublants présentés par le député François Ruffin (visites répétées des membres du Gouvernement à Sanofi) mais aussi la présence de Serge Weinberg, président du conseil d’administration de Sanofi, à l’investiture du président de la République provoquent une inquiétude plus que légitime chez les familles. La réponse du Premier ministre dans l’hémicycle n’a fait que confirmer les inquiétudes : aucun élément de réponse sur le financement du dispositif d’indemnisation, pas un mot pour les victimes de la Dépakine, et la défense inconditionnelle d’une entreprise au simple motif que son action serait couronnée de succès. De quel succès parle-t-on ? En tout cas pas d’une réussite pour la santé des malades, si l’on s’en tient aux dizaines de milliers d’enfants lourdement handicapés par la Dépakine, alors que Sanofi en connaissait les dangers ! L’Apesac exige aujourd’hui du Gouvernement une prise de position claire sur la reconnaissance de la responsabilité de Sanofi dans ce scandale sanitaire et une clarification des conditions dans lesquelles le laboratoire va participer à l’indemnisation des victimes.
Source : https://www.biocontact.fr/articles/QDN_APESAC_DEPAK