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TÉMOIGNAGE – Le nombre de victimes de la Dépakine, un médicament anti-épileptique devrait être connu ce mercredi après la publication d’un rapport de l’Agence nationale de la sécurité du médicament. Ce produit, donné à des femmes enceintes a eu des effets sur la santé des enfants comme dans cette famille qu’a rencontré RMC.
« Avant que les enfants naissent, on donne un médicament et c’est ce médicament-là qui est très dangereux. Je ne suis pas bien, je calcule dans ma tête. C’est une maladie très grave », explique-t-il avec ses mots.
Pendant toute la durée de sa grossesse, Emmanuelle sa maman a avalé deux comprimés de Dépakine matin et soir, sans savoir le danger que pouvait représenter le médicament pour ses enfants à naître. D’après le Canard Enchaîné, 10% des enfants nés pendant un traitement de Dépakine ont des malformations, 30 à 40% ont des troubles du développement.
« On veut être reconnus victimes »
Comme Emmanuelle, des dizaines de milliers de femmes ont pris cet anti-épileptique produit par Sanofi entre 2007 et 2014 alors que les risques pour le fœtus étaient déjà connus. Le rapport de l’ANSM dévoilé ce mercredi devrait préciser le nombre de victimes de ce médicament. D’après l’Association des victimes de la Dépakine, elles pourraient être entre 50.000 et 70.000 au total en 50 ans de prescription.
« C’était un poison et on ne nous l’a pas dit clairement, regrette Emmanuelle, la maman des jumeaux. On aurait dû nous le dire et dans ce cas-là j’aurais adopté. »
Franck son mari a les poings serrés et ne décolère pas. Le couple a attaqué l’Etat pour son inaction et les laboratoires Sanofi pour qu’ils suspendent la commercialisation du médicament.
« C’est le terme de dégoût. On prend un médicament pour nous soigner et finalement on a détruit la famille. On veut être reconnus victimes. Au niveau du pénal on veut faire peur auprès des prescripteurs et des laboratoires pour que plus jamais ça ne puisse se reproduire », explique-t-il.
L’association des victimes de la Dépakine attend après le rapport de l’ANSM que le gouvernement « assume sa responsabilité » et mette en place un fonds d’indemnisation des victimes auquel elle souhaite voir Sanofi participer. Source : RMC