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Dépakine : une Sarthoise veut aussi porter plainte contre le médicament antiépileptique

France Bleu 

La prise de cet anti-épileptique – le valproate et ses génériques – par des femmes enceintes a été à l’origine d’au moins 450 malformations à la naissance en France, selon l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) entre 2006 et 2014. Une Sarthoise qui en a été victime veut porter plainte.

Najat veut se battre pour son fils, Zyad : « aujourd’hui, je suis là, pour lui. Je travaille pour lui. Mais demain ?« . Après des années dans l’inconnu, à soigner et accompagner son fils lourdement handicapé, Najat a enfin appris que ce serait à cause du Dépakine qu’elle prend depuis des années et qu’elle a pris pendant sa grossesse, que son enfant est handicapé. Comme de nombreuses autres familles de victimes, elle veut porter plainte : « J’attends que Sanofi reconnaissent clairement sa responsabilité et qu’ils indemnisent » les enfants handicapés. Le ministère de la Santé a reconnu fin août que plus de 14.000 femmes enceintes avaient été exposées entre 2007 et 2014 à ce médicament nocif pour le fœtus.

Ecoutez le témoignage de Najat, qui prend encore de la Dépakine. Son fils est né handicapé, mais elle n’a su pourquoi que quatorze ans plus tard :

Son avocat, Jonathan Proust recherche d’autres familles victimes de ce médicament. Pour intenter une action en justice, il faut mandater un expert qui pourra prouver le lien entre la prise du médicament pendant la grossesse et les troubles et handicap de l’enfant. « Mais l’expertise est coûteuse, précise l’avocat manceau. Entre 5 et 7.000 euros. » Si plusieurs familles s’allient, elles pourront plus facilement se battre.

Qu’est-ce que la Dépakine ?

La prise de cet anti-épileptique – le valproate et ses génériques – par des femmes enceintes a été à l’origine d’au moins 450 malformations à la naissance en France, selon l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) entre 2006 et 2014. Le logo « interdit aux femmes enceintes » est désormais apposé sur la boîte du médicament. L’APESAC, l’association des parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anti-convulsivant, qui fait largement connaître les dangers du valproate présent dans la Dépakine envisage de porter plainte contre le laboratoire Sanofi et l’Etat. L’association affirme avoir déjà recensé plus de 1000 victimes. Et la ministre de la Santé, Marisol Touraine a annoncé la mise en place d’un dispositif d’indemnisation pour les victimes, qui devrait être voté au Parlement d’ici à la fin de l’année.

En 1994, Najat souffre d’une rupture d’anévrisme

Elle ne peut plus parler, elle ne peut plus bouger du côté droit et elle risque de faire des crises d’épilepsie. C’est pour cela que les médecins à son chevet lui prescrivent du Dépakine. Avec la rééducation, elle réapprend à parler, à se mouvoir : « en trois mois, j’ai fait des progrès impressionnants. C’était ça que les médecins voyaient. Et ils ont oublié que je suis aussi une femme et que je pouvais désirer un autre enfant« . Najat tombe enceinte quelques années plus tard : « à aucun moment, ils ne m’ont dit de faire gaffe« . L’amniocentèse est normale. Mais à la naissance, Najat réalise que quelque chose ne va pas. Un pédiatre diagnostique une malformation d’une crâne. Le bébé est opéré. Il devra être suivi toute sa vie.

A l’école, de plus en plus de handicaps

A l’école, son fils ne va pas voir les autres enfants. Il peut mener une conversation et lire normalement mais n’arrive pas à appréhender les mathématiques ou a tenir une règle. Il ne peut pas nager mais a une apparence tout à fait normal. « J’ai vu tous les médecins possibles. Personne n’arrivait à me dire ce qu’il avait » raconte Najat. Certains l’accusent même d’être « trop maternelle ». Mais Zyad souffre aussi d’une scoliose, de troubles du comportement… Enfin, le professeur qui suit son enfant à l’hôpital Necker, à Paris, fait le lien : « Vous prenez de la Dépakine ?«  lui demande-t-il. Elle s’est occupé de son garçon aujourd’hui âgé de 17 ans chaque heure de chaque jour, pendant des années. Pour l’habiller, pour ses devoirs, pour l’accompagner aux séances d’orthophoniste, l’ergothérapeute, la rééducation à la piscine. Najat veut désormais se battre pour l’avenir de son fils.

Source : France Bleu 

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