La depeche
Comment un tel scandale sanitaire peut-il être encore possible aujourd’hui alors que tant de mécanisme de régulations censées être efficaces ont été mis en place ? Après le sang contaminé, le Médiator. Voilà le scandale Dépakine. Au moins 12 000 enfants pourraient avoir été atteints de troubles neurologiques et 3 000 de malformations à cause de la Dépakine depuis sa mise sur le marché en 1967. Des données recensées par Catherine Hill, une épidémiologiste qui travaille sur ce médicament administré aux femmes enceintes souffrant de troubles bipolaires et/ou d’épilepsie. Apparemment, ce médicament a connu une croissance exponentielle : ces médicaments dangereux pour le fœtus, vendus à trois millions de boîtes en 1983, ont atteint dix millions en 2015 ! Face à ce nouveau scandale sanitaire, la ministre de la Santé Marisol Touraine a reconnu la responsabilité de l’État et annoncé la semaine dernière l’indemnisation de toutes les victimes.
Une facture à 6 milliards d’euros
Mais se pose alors un énorme défi financier : qui va payer la facture, l’État ou le laboratoire Sanofi (coté en bourse, 27000 salariés) qui commercialisait le médicament ? Une facture estimée selon les comptes réalisés par «Le Figaro» à 6 milliards d’euros pour une prise en charge des enfants concernés jusqu’à leur majorité à hauteur de 500 000 euros par enfant, hypothèse basse selon le journal. Pour l’instant, c’est la collectivité nationale qui assure ces frais. Mais l’État, qui prend donc en charge les victimes, souhaitera-t-il se faire rembourser ultérieurement par le laboratoire ou décidera-t-il de faire jouer la seule solidarité nationale ? Par ailleurs, l’enquête préliminaire s’achève. Que décidera le parquet ?
Source :la depeche