L’Express
La prise de cet anti-épileptique par des femmes enceintes a été à l’origine d’au moins 370 malformations à la naissance en France, a estimé en juin le député socialiste spécialiste des questions de santé, Gérard Bapt.
Le Dépakine n’en finit pas de faire scandale. Ce médicament anti-épileptique a été administré à des femmes alors qu’il présentait un risque pour leur santé, en particulier pour les femmes enceintes. La ministre de la Santé Marisol Touraine vient de saisir l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) pour ouvrir une enquête sur ce médicament controversé.
« L’Igas me remettra son rapport a la fin du mois de septembre », a précisé la ministre. « A partir de là nous verrons comment renforcer les mécanismes d’information ou réfléchir aux recommandations de prescription de ce médicament ».
» L’enjeu est de nous assurer que les informations qui existent à destination des professionnels comme des patients ont bien été utilisées et répondent bien au dernier état de la science, c’est-à-dire que l’information apportée aux médecins, aux patients correspond bien au dernier état des connaissances que nous avons sur l’impact sanitaire de ce médicament », a-t-elle dit. Il s’agit aussi de savoir si les médecins disposent de toute l’information nécessaire pour éviter les risques à leurs patients, a-t-elle relevé.
« Risque élevé de malformations congénitales »
La prise de cet anti-épileptique – le valproate et ses génériques – par des femmes enceintes a été à l’origine d’au moins 370 malformations à la naissance en France, a estimé en juin le député socialiste spécialiste des questions de santé, Gérard Bapt. Selon ce député de Haute-Garonne, ancien président de la mission parlementaire sur le scandale du Mediator, ce « drame sanitaire » « révèle les dysfonctionnements majeurs » des organismes européens de surveillance des médicaments.
Les conditions de prescription des médicaments à base de valproate (Dépakine, génériques et dérivés) servant à traiter l’épilepsie ont été récemment durcies par l’Agence du médicament ANSM qui rappelait en mai dernier le « risque élevé de malformations congénitales » lié au valproate.
Ces médicaments qui ne doivent pas être prescrits aux femmes en âges de procréer ni pendant la grossesse, sauf en cas d’inefficacité ou d’intolérance à toutes les autres alternatives médicamenteuses, sont par ailleurs utilisés pour traiter les épisodes maniaques des troubles bipolaires.