Pour quel(s) trouble(s) votre enfant a-t-il droit à une AVS/AESH ?
Luis (18 ans – 1ère pro) souffre de troubles multidys mais surtout de dyspraxie. Lena (IMPRO) est atteinte d’un mélange de troubles multidys et notamment de dysphasie et a des mimiques autistiques. Quant à Luan (5ème), elle présente des troubles psychomoteurs, des troubles de l’attention et est dyspraxique comme son grand frère. Elle est reconnue handicapée entre 50 et 79%. Enfin les trois font de l’apnée du sommeil et sont appareillés la nuit. La généticienne Audrey Putoux a examiné mes enfants et a noté sur leur dossier « forte probabilité due à la prise de dépakine pendant la grossesse »
Ont-t-il droit à une AVS à temps plein ?
Non, ils n’ont pas d’AVS à temps plein. Luis a droit à 8h/semaine, Luan 12h/semaine quant à Lena les heures sont variables.
N.B : Les AVS sont toujours mutualisées en revanche un quota d’heures précis doit être déterminé pour chaque enfant et notifié aux parents.
Avez-vous pu échanger (physiquement ou autre) avec l’AVS ?
Avant nous ne devions pas avoir contact avec l’AVS de nos enfants en dehors des réunions Equipes de Suivi de la Scolarisation et la plupart du temps j’avais de bonnes relations avec celles qui s’occupaient de mes enfants.
N.B : art L351-4, depuis juillet 2019 l’Education Nationale doit en début d’année vous proposer de prendre contact avec l’AVS/AESH qui s’occupe de vos enfants
Avez-vous déjà procédé à un recours pour faire valoir vos droits ?
Oui, malheureusement :
Luis avait droit à l’allocation enfant handicapé lorsqu’il était en première année de maternelle, puis cela n’a pas été reconduit. A l’entrée au collège j’ai bien vu que cela n’allait pas du tout surtout au niveau de l’écriture. Le collège voulait que Luis ait une AVS, moi je voulais qu’il ait aussi un ordinateur. La 1ère notification MDPH a donné lieu à un Plan d’Accompagnement Personnalisé. N’étant pas satisfaite j’ai fait appel au cabinet Dante, l’avocat a repris le dossier depuis le début, nous sommes passés devant le tribunal et j’ai obtenu l’AVS, l’ordinateur et l’allocation pour mon fils.
Lena était très lente, l’école maternelle ne voulait pas l’accepter, heureusement le neuropédiatre qui la suivait à l’époque a insisté. Souffrant de troubles psychomoteurs, elle tombait souvent et avait des bleus, j’ai fait l’objet d’un signalement pour maltraitance, mais il n’y a pas eu suite. Deux mois après la rentrée en ULISS, j’ai été convoquée car ils voulaient la placer en IME et avaient déjà monté le dossier auprès de la MDPH. Je n’étais pas d’accord, j’ai fait appel de la décision. Après avoir visité plusieurs structures j’ai demandé qu’elle soit placée dans un ADAPEI privé pour qu’elle continue à apprendre.
Luan a eu un parcours chaotique à la maternelle mais curieusement le CP s’est très bien déroulé. En CE1 elle a à nouveau montrer des difficultés, elle était perturbée par le fait d’avoir deux maîtresses. Dès le début d’année j’ai exprimé mon souhait d’avoir une AVS pour ma fille, l’équipe pédagogique n’a accepté qu’en juin… Elle a dû refaire un bilan avec la psychologue scolaire car les comptes-rendus des autres spécialistes n’étaient pas suffisants. Ma fille a dû redoubler mais a eu son AVS. Depuis l’an dernier et son entrée au collège, Luan est victime de harcèlement, j’ai déposé des plaintes à la police et j’ai dû une nouvelle fois faire intervenir le cabinet Dante. Aujourd’hui elle est en 5ème, elle a son AVS pour deux ans.
Votre situation est-elle comprise par les chefs d’établissement et les équipes pédagogiques des structures qui accueillent vos enfants ?
Pour Luis : l’équipe pédagogique ne voulait pas qu’il prenne son ordinateur, j’ai dû batailler avec le soutien de l’enseignant référent. La MDPH a fini par contacter directement l’inspection académique pour régler ce problème. Pour Lena, ils voulaient clairement la placer ailleurs car selon eux elle était capricieuse. Quant à Luan c’est la même chose, l’équipe pédagogique ne prend pas au sérieux les problèmes de harcèlement. Je passe auprès de tous pour la mère procédurière…
Que conseilleriez-vous aux familles qui font face à des difficultés dans l’accompagnement de leurs enfants ?
Les familles ne doivent pas se sentir obligées d’accepter tout ce qu’on leur propose. Si elles ne sont pas d’accord il faut qu’elles l’expriment même si cela doit passer par des recours. Elles peuvent aussi contacter le cabinet d’avocats Dante. Enfin, ne pas hésiter à demander des bilans aux orthophonistes, aux psychomotriciens, aux ergothérapeutes… pour que les enfants disposent de l’accompagnement nécessaire. Il existe même des médecins spécialisés dans les difficultés de cursus scolaire.
J’ai fait l’objet de 4 signalements pour maltraitance à cause d’équipes pédagogiques incompétentes. Pour Luis, j’ai perdu 10 ans d’accompagnement, je ne maîtrisais pas du tout le système et je ne connaissais pas encore l’APESAC.
Durant les 18 derniers mois j’ai dû faire 12 dossiers pour que mes enfants soient correctement accompagnés… Il ne faut rien lâcher !
