Le Figaro
Le gouvernement prévient que toutes les conditions en matière d’émissions et d’absence de risques pour les salariés et les riverains devront être réunies pour que l’État autorise une reprise de l’activité sur le site de Mourenx mis à l’arrêt lundi soir.
Des «quantités astronomiques de polluants dans l’air»
«Sanofi n’a communiqué cette information à la préfecture qu’en mars dernier, lors d’une inspection», affirme la FNE. «Si ces dépassements ont été possibles, c’est parce que Sanofi ne contrôlait pas ses trois colonnes (de l’usine), mais une seule. Jamais contrôlées, les deux autres ont envoyé ces quantités astronomiques de polluants dans l’air», ajoute-t-elle. Selon le communiqué du gouvernement, dès le mois d’avril, l’État a mis en demeure l’industriel, par arrêté préfectoral, de respecter les valeurs limites d’émission de différents composés organiques volatils (COV) sous 3 mois sous peine de fermeture administrative.Le site d’information Mediapart, qui révélait cette information dès dimanche, cite quant à lui un rapport de quatre pages de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal), sous l’égide de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, daté du 14 avril 2018. Dès le matin, pourtant, Sanofi s’était efforcé de minimiser ces révélations. Le groupe pharmaceutique reconnaissait «un problème de dépassement localisé des seuils de rejet de vapeur de solvants», mais assurait dans un communiqué que les populations n’étaient «pas exposées à des niveaux supérieurs aux seuils fixés par la réglementation». Ce constat a été établi «par une étude d’impact sanitaire auprès d’un organisme indépendant» diligentée par le groupe, avait souligné Sanofi. Le groupe avait aussi souligné avoir déjà engagé un plan d’actions, avec la mise en place d’une unité de collecte et de traitement des rejets afin de les réduire significativement, et avait prévu d’anticiper de 10 jours le démarrage de la maintenance estivale du site.