Liberation
Afin qu’une information judiciaire soit enfin ouverte, l’association des victimes de ce médicament vient de déposer une plainte avec constitution de partie civile.
Cet été, Marine Martin s’en plaignait régulièrement. Présidente de l’Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anticonvulsant (Apesac), elle avait soutenu sept familles qui avaient déposé depuis un an et demi des plaintes contre la Depakine (ou Depakote), ce médicament antiépileptique qui peut provoquer des atteintes très graves sur le fœtus s’il est pris pendant la grossesse, mais rien ne se passait.
Et elle s’interrogeait, avec son avocat Charles Oudin, de la non-réaction de la justice. Notamment du fait qu’aucune information judiciaire n’avait encore été ouverte. «On estime que 50 000 enfants ont été touchés, nous disait-elle. La Dépakine est un scandale de santé publique majeur. Comme l’a timidement rappelé le rapport de l’Igas, l’Agence du médicament et le laboratoire ont fait preuve d’une « faible réactivité » pendant des années. Cette carence explique ce nombre très important de victimes. Avec constance, la firme et les autorités de santé ont refusé de prendre en compte les signaux forts émanant d’une part de la littérature qui dénonçait la tératogénicité depuis 1980, d’autre part des cas de pharmacovigilance.»
Et depuis un an et demi, il ne se passait rien sur le volet judiciaire. Comme annoncé, Marine Martin a donc déposé, ce mercredi, une plainte avec constitution de partie civile afin qu’une information judiciaire soit ouverte, et qu’un juge d’instruction soit nommé. «C’est élémentaire. L’ampleur et la gravité de ce scandale sanitaire imposent qu’une information judiciaire indépendante soit ouverte dans les meilleurs délais afin de faire toute la lumière sur l’ensemble de ces faits.»
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Source : libération