Ouest France
L’adjudant-chef, pompier professionnel, arrive de l’Essonne. En septembre 2024, il a été affecté à Quiberon pour se rapprocher de l’école de son fils souffrant de troubles autistiques.
Rencontre
L’adjudant-chef Jérôme Brunot est arrivé au centre d’incendie et de secours de la presqu’île de Quiberon le 1 er septembre 2024. Ce pompier professionnel, qui totalise trente-deux années d’engagement au service des autres, a fait un choix radical dans sa carrière.
Jérôme Brunot rejoint la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, en 1992, dans le cadre de son service national. Il découvre alors un métier passionnant, passe les concours et devient professionnel dès l’année suivante, à l’âge de 21 ans. Il travaillera 31 ans chez les sapeurs-pompiers de l’Essonne.
Une classe à Malestroit
« Avec ma femme, Ingrid, nous avons eu quatre enfants, Mathieu, Chloé, Jade et Hugo, des jumeaux. Tous ont été touchés par des troubles cognitifs à cause de la Dépakine et Hugo souffre de troubles autistiques. Il était dans une classe spécialisée mais, à l’âge d’entrer en 4 e, il n’y avait plus de place pour lui. On lui a trouvé une classe Ulis (Unité localisée pour l’inclusion scolaire) . Malheureusement, elle n’était pas adaptée à Hugo, puisqu’il passait de 6 heures de classe par jour à 2. Il perdait peu à peu ce qu’il avait appris »,raconte l’adjudant-chef.
Avec sa femme, ils avaient entre-temps fait construire une petite maison, à Sérent, pour pouvoir passer des vacances avec leurs quatre enfants. « On a appelé la Maison départementale des personnes handicapées, qui nous a trouvé une place dans une Ulis cognitive, à Malestroit où, miracle, les gens font l’effort de s’occuper de notre fils, poursuit l’adjudant-chef. Les autres sont devenus plus autonomes. Ce changement, non loin de la mer, a été un vrai bien-être pour tous. »
Un métier à vocation
Le sapeur-pompier travaille toujours dans l’Essonne et avale des kilomètres entre ses gardes, environ 4 000 par mois. Mais en juillet dernier, deux ans après avoir postulé pour exercer dans le Morbihan, il reçoit un courrier du contrôleur général du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis).
« J’étais prêt à prendre n’importe quel poste dans le département. On m’a affecté à Quiberon, à l’âge de 52 ans. C’est pourquoi je remercie tous les gens du Sdis, le directeur départemental Jean-François Gouy, les élus et les représentants du personnel, mais aussi mon ancien contrôleur général qui m’a laissé partir. Et puis, j’ai été très bien accueilli par l’équipe de la presqu’île », appuie Jérôme Brunot.
Depuis septembre, il effectue des gardes postées de 12 heures, à raison de trois par semaine. Dans l’Essonne, il était spécialisé dans le sauvetage déblaiement, les risques chimiques et la dépollution. Il découvre aujourd’hui de nouvelles missions, les risques liés à la mer.
A 52 ans, je me remets en cause. Même si un feu reste un feu. Ce qui fait que notre métier est intéressant, c’est qu’il n’y a pas une journée pareille. Il demande de l’investissement et beaucoup de connaissances. C’est un métier à vocation , sourit avec une pointe d’inquiétude l’adjudant-chef, car on ne sait pas encore pour Hugo s’il pourra être gardé au collège en septembre. C’est un monde compliqué.