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Épileptique et mère de deux enfants, cette femme de 47 ans est à l’origine du scandale de la Dépakine et lutte depuis 2011 contre le laboratoire Sanofi. Elle était présente ce week-end à Montreuil pour le salon « Des livres et l’alerte ». Nous l’avons rencontrée.
Marine Martin prend de la Dépakine depuis ses six ans. « J’avais des tremblements, on m’a fait un électroencéphalogramme à l’hôpital. Les médecins ont repéré des anomalies et m’ont prescrit ce médicament » relate-t-elle. Marine Martin est épileptique. Cette maladie neurologique se traduit par une activité électrique anormale du cerveau, comme un court-circuit que le malade ne peut maîtriser. « De l’intérieur, je vis l’épilepsie comme un black-out total. Je tombe. Cela m’est déjà arrivé plusieurs fois de me blesser gravement. » Elle le rappelle souvent : les épileptiques ne peuvent pas vivre sans traitement.
« Trop de malchance pour être honnête »
Pendant ses deux grossesses, Marine Martin a donc continué à prendre de la Dépakine, non sans s’assurer auprès de ses médecins que cela ne présentait aucun danger pour ses bébés. Sa fille, Salomé, naît en 1999, son fils Nathan, en 2002. À la naissance, ce dernier présente des malformations. En grandissant, il développe des troubles autistiques très marqués. Salomé, moins touchée, souffre de troubles de la socialisation. « À ce moment-là, j’ai trouvé que c’était trop de malchance pour être honnête », confie-t-elle. C’est sur internet qu’elle découvre le lien entre la prise de son médicament et le handicap dont sont affectés ses enfants. Là, elle décide de lancer l’alerte et de fonder l’association APESAC (association d’aide aux parents souffrant du syndrome de l’anticonvulsivant) qui rassemble aujourd’hui 6 500 victimes de la Dépakine. Sa vie prend un autre tournant. « J’ai travaillé dans le transport et l’enseignement. Je ne me destinais absolument pas à me spécialiser dans un médicament ou à me former à des questions juridiques » déclare-t-elle. Pour autant, elle reconnaît avoir un tempérament de lanceuse d’alerte. « J’ai toujours eu une âme de militante. Plus jeune, je militais contre le racisme et je travaillais pour les Restos du Coeur. » Un long combat commence.
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