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Les journalistes du Figaro ont sorti leur calculette : le scandale Dépakine pourrait coûter 6 milliards d’euros à l’État et/ou au laboratoire Sanofi. Un chiffre probablement sous-estimé.
La facture risque d’être salée. D’après les calculs réalisés par nos confrères du Figaro, le « scandale Dépakine » pourrait coûter 6 milliards d’euros. Reste à savoir qui, de l’État ou du laboratoire Sanofi, sortira son chéquier…
Selon le Ministère de la Santé, entre 2007 et 2014, 14 332 femmes auraient été exposées à l’acide valproïque (aussi appelé « valproate »), le principe actif de la Dépakine®, du Dépakote®, de la Dépamide®, du Micropakine® et de leurs génériques.
Or, cet anti-épileptique (aussi prescrit en cas de troubles bipolaires) serait à l’origine de graves malformations et de troubles neuro-comportementaux chez le fœtus. Entre 1967 et 2015, 12 000 enfants français seraient nés avec des problèmes de santé liés à la prescription du médicament chez environ 50 000 femmes enceintes.
Une allocation mensuelle de 350 €
Le Figaro a sorti sa calculette, en se basant sur le dossier d’expertise judiciaire d’un enfant « modérément atteint ». Jusqu’à l’âge de 18 ans, le handicap de l’enfant nécessite la présence d’une tierce personne 2 heures et demie par jour, pour la vie quotidienne et pour la scolarité. L’enfant doit également être aidé pendant le temps scolaire avec une auxiliaire de vie scolaire (AVS) payée directement par l’Éducation nationale pour 10 heures hebdomadaires.
À cette prise en charge s’ajoute l’allocation que touchent ses parents jusqu’à ses 18 ans, pour un montant de 350 € par mois. Soit, au bas mot, un total de 500 000 euros à la charge de la collectivité jusqu’à sa majorité. Ainsi, en multipliant le montant de ce dossier par 12 000 (le nombre d’enfants concernés), on arrive à la somme de 6 milliards d’euros. CQFD.
Pour l’instant, impossible de savoir qui paiera la facture : l’État ou le laboratoire Sanofi, qui commercialise la molécule ? Le dimanche 4 septembre 2016, Marisol Touraine avait déclaré que l’État allait indemniser les victimes « sans chipoter »… mais que des poursuites pourraient être engagées contre « d’autres responsables ». Le début d’une nouvelle bataille judiciaire ?
Source : Top Santé