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Scandale ou croyances, la bibliothèque de Toulouse explore les erreurs médicales dans une exposition documentée

FRANCEINFO

Cette exposition consacrée aux impasses de la médecine se tient à la Bibliothèque d’étude et de patrimoine de Toulouse jusqu’au 28 janvier 2023.

C’est une exposition peu commune que propose la bibliothèque de Toulouse, intitulée Les impasses de la médecine : elle retrace certaines erreurs médicales qui ont jalonné l’histoire de la pratique, de l’Antiquité à nos jours. Une exposition essentielle pour toutes les victimes et pour tous ceux qui souhaitent s’informer, à voir jusqu’au 28 janvier 2023.

Les faux pas de la médecine

Des expérimentations aux croyances ancestrales, des théories fumeuses aux remèdes douteux, le parcours montre comment au cours de la connaissance et de la recherche, la médecine est faite de tâtonnements.

La médecine en tant que science ne date que du XIXe siècle. Nos médicaments et traitements modernes furent précédés d’autres, dont certains s’avérèrent au mieux inutiles, au pire nocifs. « Le cœur de l’expo c’est de montrer ce que les gens ont pu prendre pour se soigner dans l’espoir de guérir et qui maintenant avec le recul n’a aucun sens scientifique », explique Frédéric Gaudet, commissaire de l’exposition.

L’histoire de la médecine regorge de traitements et de pratiques farfelus. Au XIIe et XIIIe siècle on trouve déjà le Bézoard. Cette pierre fabuleuse bien connue des lecteurs d’Harry Potter était parait-il, un excellent anti-venin. Elle devint un remède capable de combattre la petite vérole, la colique, l’épilepsie et même les maux cardiaques !

Drôle de médecine

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Au XVIe siècle, les médecins pensent que si une plante ressemble à un organe elle peut avoir des vertus thérapeutiques. C’est la théorie des signatures. Ainsi, des cerneaux de noix permettraient de soigner les maux de tête, et le muguet le mal de dent, alors que cette plante s’avère hautement toxique.

Dans les apothicaireries, toutes sortes de drogues sont élaborées de manière empirique et imaginaire. Ainsi, la poudre de cloporte a fasciné les médecins jusqu’au Moyen-Âge. Elle était utilisée pour soigner des troubles urinaires puis des maladies pulmonaires. Au XVIIe siècle, ce sont les œufs de grenouilles qui ont le vent en poupe. Une eau fraîche en était extraite pour apaiser les rougeurs de la peau et calmer les douleurs de la goutte. Et passons sur la recette des petits chiens bouillis avec de la térébenthine utilisée pour cautériser les blessures.

Au début de XXe siècle, l’apparition du rayon X sauve de nombreuses vies et devient, bien malgré lui, un phénomène de mode. « Dans les années 1920 aux Etats-Unis, la mode c’est de ne pas avoir beaucoup de cheveux, donc les femmes mettaient la tête dans le trycho system et elles perdaient leurs cheveux », détaille encore l’expert.

Dépakine : scandale sanitaire

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Médiator, Levothyrox,Thalidomide, Distilbène et plus récemment la Dépakine, de nombreuses molécules sont au cœur de scandales sanitaires de la médecine moderne. Grâce à la lanceuse d’alerte Marine Martin, elle-même victime des effets de la Dépakine sur ses enfants, l’exposition fait un focus sur cette affaire.  Articles de journaux, boîtes de médicaments et documents retracent le combat des familles. « C’est un grand honneur pour moi d’avoir une exposition et de pouvoir parler de ce scandale sanitaire qui est toute ma vie », explique-t-elle.

Grâce à son action, Marine Martin a obtenu du laboratoire l’inscription d’un pictogramme alertant sur les dangers du traitement. Dorénavant il est indiqué sur la notice que cet antiépileptique prescrit à des femmes enceintes provoque de graves retards de développements et des malformations chez les enfants.

« Les impasses de la médecine » à la Bibliothèque d’étude et de patrimoine de Toulouse jusqu’au 28 janvier 2023. Entrée libre les jours d’ouverture de la bibliothèque

 

Source : Franceinfo, Odile Morain

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