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« Ma vie s’est arrêtée… à cause de ce putain de médicament », une Béarnaise témoigne du drame de la Dépakine

France Bleu Béarn Bigorre

Après une première victoire des victimes de la Dépakine devant la justice, une Béarnaise raconte le calvaire de sa fille et sa culpabilité de mère. Son neurologue lui avait assuré qu’il n’y avait aucun risque à poursuivre son traitement à la Dépakine durant sa grossesse.

Le tribunal judiciaire de Paris a jugé mercredi Sanofi responsable d’un manque de vigilance et d’information sur les risques de la Dépakine. Ce médicament présente des risques pour le fœtus en cas de prise pendant la grossesse. Il serait responsable de malformations et/ou de troubles chez plus de 30 000 enfants, selon des estimations de l’Assurance maladie et de l’Agence du médicament (ANSM).  Dans Les Pyrénées-Atlantiques, 80 familles victimes de la Dépakine ont à ce jour été recensées par l’Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anti-convulsivant (Apesac). Il y a en 34 dans les Hautes-Pyrénées.

Guylaine Paillard, vit à la limite entre ces deux départements sur la commune de Ger. Mercredi matin en entendant la nouvelle, elle reconnait avoir pleuré de joie. « Pour moi, c’est une victoire, » dit-elle. Elle est traitée à la Dépakine depuis ses 16 ans pour son épilepsie. Sa fille qui aura bientôt 24 ans est née avec une déficience musculaire très importante. Son neurologue lui avait dit qu’elle pouvait mener une grossesse sans aucun problème tout en poursuivant son traitement. « Ne pas avoir mis la femme enceinte barrée sur les boîtes de Dépakine pour moi c’est criminel » explique Guylaine pour qui ce médicament a gâché la vie à de nombreuses familles comme la sienne.

« C’est ma faute »

Aujourd’hui encore cette mère ne parvient pas à ne pas se sentir coupable. « Le jour où Margot est née, ma vie s’est arrêtée parce que c’est ma faute… de lui faire subir cette vie-là. » Sa fille doit aujourd’hui encore se soumettre à de très nombreux examens médicaux, des opérations à répétition. « Elle a une broche de 35 centimètres sur la colonne vertébrale. Elle sait qu’elle n’est pas comme les autres et puis il y a aussi le regard des autres. » 

Le chemin vers une reconnaissance de la faute de Sanofi est encore longue, Guylaine le sait bien. Le groupe pharmaceutique a d’ailleurs fait appel du jugement. « On se bat contre un géant. On est des tout-petits à coté, mais j’espère qu’on va gagner, on mérite de gagner » conclut Guylaine, qui chaque matin continue de prendre sa Dépakine. Elle ne peut pas vivre sans. « Mais à chaque fois que je vois cette boîte, je me dis que ma fille est comme ça à cause de ce putain de médicament. »

Source : France Bleu 

 

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