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Dépakine : « C’est une grande victoire après dix ans de combat » pour François Boudot, papa d’un enfant victime

France Bleu Auxerre

Le tribunal de Paris a jugé ce mercredi que le laboratoire Sanofi avait « commis une faute en manquant à son obligation d’information ». Ce médicament antiépileptique présentait des risques pour les fœtus. Dans l’Yonne, François Boudot, dont le fils est victime, est satisfait de ce premier jugement.

C’est une décision majeure pour les familles victimes de la Dépakine qu’a prononcé ce mercredi matin le tribunal judiciaire de Paris. Il a jugé que le laboratoire pharmaceutique Sanofi avait « commis une faute en manquant à son obligation de vigilance et à son obligation d’information ». Ce médicament antiépileptique présentait des risques pour le fœtus en cas de prise pendant la grossesse. Il a par ailleurs jugé « recevable » l’action de groupe présentée par l’association de victimes de la Dépakine.

« C’est dix ans de combat acharné pour toutes les familles » – François Boudot à Ormoy

En Bourgogne-Franche-Comté, plusieurs familles se sont déclarées victimes de ce médicament, notamment dans l’Yonne, à Ormoy. Le fils de François Boudot, Côme, né en 2009 et aujourd’hui âgé de 12 ans, connaît un retard de développement qui lui pose des difficultés dans sa scolarité. Pour ce papa, la décision du tribunal est une grande avancée : « C’est une très bonne chose. C’est une grande victoire. Dix ans de combat acharné pour toutes les familles, dont je fais partie » se réjouit-il.

Un déni de Sanofi selon les familles

« On s’attendait quand-même à une issue favorable », indique ce père de famille, « vu l’ampleur des dégâts qu’a fait ce médicament Dépakine et surtout vu le non-dit de Sanofi qui refuse de reconnaître les méfaits de ce médicament pour les femmes enceintes. C’est prouvé que, depuis les années 1980, Sanofi connaît les méfaits de ces médicaments pour les femmes enceintes et qu’il n’a rien fait jusqu’à l’action efficace de la présidente de notre association APESAC, Marine Martin, dans les années 2010. »

Sanofi assure avoir informé des risques dès les années 1980

Le laboratoire pharmaceutique Sanofi dément « n’avoir rien fait » avant 2010 et indique à France Bleu Auxerre : « Dès le début des années 1980, Sanofi a fourni des informations sur les risques de malformations du fœtus. Depuis cette époque, ces risques sont mentionnés dans les documents à destination des praticiens. » L’entreprise reproche aux Autorités de santé de l’époque d’avoir refusé la demande du laboratoire visant à mentionner ces éléments dans la notice patient.Voici comment l’explique Sanofi : « L’Autorité de Santé considérait alors qu’une telle information dans la notice patient pouvait conduire à un arrêt brutal du traitement sans contrôle médical, ce qui pouvait engager le pronostic vital de la patiente et du fœtus. La rédaction de la notice patient résulte des décisions de l’Autorité de Santé. » Sanofi indique avoir sollicité en 2003 et 2004,  une modification des documents d’information auprès des autorités de santé, sans succès. C’est seulement en janvier 2006 que l’Autorité de santé a décidé de modifier les documents d’information destinés aux professionnels de santé.

Début d’une procédure judiciaire qui sera longue

Le papa de Côme espère maintenant que la justice pourra un jour être rendue. Car ce premier jugement n’est que le début de la procédure. « Mon fils est né en 2009. Il n’y avait rien d’indiqué dans la notice du médicament Dépakine. C’est absolument scandaleux qu’aucun médecin, généraliste, gynécologue, neurologue, ne nous ait alerté. »

Le tribunal de Paris ordonne aussi qu’une large publicité soit faite à la possibilité ouverte aux patientes et à leurs enfants de participer à cette action de groupe. Sanofi a annoncé son intention de faire appel de ce jugement.

La Dépakine, médicament administré pour le traitement de l’épilepsie, présente des risques pour le fœtus, en cas de prise pendant la grossesse. Cette molécule serait responsable de malformations chez 2.150 à 4.100 enfants et de troubles neurodéveloppementaux chez 16.600 à 30.400 enfants, selon des estimations de l’Assurance maladie et de l’Agence du médicament (ANSM).

Source : France Bleu 

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