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Affaire de la Dépakine : « Sanofi ne pourra pas nier et aura des comptes à rendre »

France Bleu St Etienne Loire 

Peut-être enfin des indemnisations pour les victimes de la Dépakine. Le tribunal de Paris a jugé recevable hier une action de groupe lancée il y a presque 5 ans contre Sanofi qui fabrique ce médicament contre l’épilepsie. Le laboratoire a fait appel.

France Bleu Saint-Etienne Loire : La décision rendue hier ouvre donc la voie à une reconnaissance des victimes, à une indemnisation. Soulagée, heureuse ?

Valérie Torrente, déléguée de l’Apesac dans la Loire et maman de 3 enfants victimes :On ne peut pas dire je sois pas soulagé ! Heureuse aussi, mais hélas la bataille n’est pas gagnée ! Mais ils ne pourront pas nier les faits comme ils le font d’habitude. Ils auront des comptes à rendre devant les juges et, je l’espère, rapidement sur le banc des accusés.

La bataille n’est pas gagnée parce que Sanofi a fait appel.

Oui, ils ont fait appel et l’avocat maître Oudin nous dit que probablement, si ça ne leur convient pas à l’appel, ils iront en cassation. Donc, forcément, il va falloir encore s’armer de patience et de courage.

Comment jugez-vous cette cette attitude de Sanofi ? Il y a des victimes. Il y a de la douleur et il y a ces procédures judiciaires qui s’éternisent. 

e la vis glorieusement quand c’est comme ça, on ne peut pas dire qu’on n’est pas excité, qu’on est pas content. Par contre, la culpabilité, elle reste tout le temps puisqu’au quotidien, les trois enfants subissent. Maintenant, il va falloir s’armer de patience. Moi, ça fait cinq ans que je suis dans les bureaux de l’avocat. Maintenant, on avance chaque matin en se regardant dans le miroir et en disant bon qu’au moins on a fait quelque chose. Mais il y a des hauts, il y a des bas.

L’idée, c’est que cette culpabilité dont vous parlez, elle change de camp.

Ce serait bien. On ne peut pas dire que ce sera la totale, mais ce serait bien parce que nous, on prend de l’âge et les enfants grandissent. Les difficultés, elles, s’agrandissent. Et puis, il faut tout le temps, tout le temps, être dans l’administratif, en rendez vous et jamais à la maison dans la semaine.

Justement, les indemnisations, c’est un geste qui est important parce que ça vient sanctionner une faute, généralement. Mais mais dans votre quotidien, une indemnisation, on peut imaginer que pour le confort et l’accompagnement de vos enfants, ce serait déterminant ? 

Oui, mais pas suffisant dans la mesure où on n’est pas éternel. C’est toute leur vie qu’iIs sont sous soins avec beaucoup de choses qui changent. Beaucoup de soins, hélas, ne sont pas pris en charge. On est sans arrêt en train de faire des bilans, des choses nouvelles, de se répéter avec des sommes conséquentes.

Le tribunal a reconnu la responsabilité du laboratoire sur deux périodes très précises 1984-2006 pour les malformations, 2001-2006 pour les troubles du développement. Il y a l’avant, il y a l’après. Il y a des trous encore. On peut encore élargir la responsabilité potentielle du laboratoire ?

Je l’espère. Ça, c’est toujours pareil avec leur mépris, leur déni. Beaucoup de familles ont des enfants qui sont plus grands, voire adultes, qui, bien souvent n’ont peut dire pas très envie. Se disent qu’ils sont trop grands, qu’ils ne vont pas pouvoir y arriver, qu’ils n’auront jamais tous les documents. Et puis souvent, l’enfant, lui, a déjà assez subi et ne veut pas en entendre parler.

Vous les incitez quand même à se joindre à la lutte à venir frapper à la porte de votre association ?

Oui, parce qu’on est plus tout seul et c’est énorme. Moi, personnellement, j’ai rencontré des gens géniaux, extraordinaires, qui sont au bout d’un moment comme une famille. Parce qu’on est compris parce que la différence est pareille chez eux et parce que moralement, ça apporte beaucoup. On se sent moins seul aujourd’hui.

Vous êtes encore armée de courage ?

J’essaye parce que le quotidien n’est pas simple. Chaque année, on a des victoires face à l’administratif, aux dossiers, aux écoles, aux éducateurs, aux assistantes sociales, aux chefs d’établissements. Ils se demandent qu’est ce qui se passe? Il y a beaucoup de choses autour d’eux, comment ça se fait ? Pourquoi ils sont absents? Pourquoi ils sont fatigables? Pourquoi ils ont tel soin? Au bout d’un moment, c’est très pesant parce qu’on n’a pas choisi. Et malheureusement, beaucoup de mamans se retrouvent avec le syndrome où c’est la maman qui est malade et qui veut rendre ses enfants malades. Donc, il faut tout le temps se justifier.

Source : France Bleu 

 

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