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La Dépakine devant la justice

L’Indépendant

La décision était attendue le 15 décembre dernier, ce sera le 5 janvier prochain : ce jour-là, le tribunal judiciaire de Paris rendra son délibéré sur l’action de groupe engagée par l’Apesac contre la Dépakine un médicament antiépileptique dangereux pour le bébé s’il est pris par une femme enceinte.

Depuis plus de dix ans, cris d’alarme des familles réunies au sein de l’association, qui représente 7500 victimes, et rapports d’expertises s’accumulent, amenant plus de prudence dans l’usage du médicament. Mais pour l’instant, peu de procès : rappelle Marine Martin, maman de Salomé, 23 ans, et Nathan, 20 ans, handicapés après une exposition in utero. Depuis 2002 et les premiers doutes, puis 2009, lorsque les mots- clés matchent avec « Dépakine » sur un ordinateur, 2011, et la création de l’Apesac, dans Pyrénées-Orientales, après une nuit de cauchemar où Marine Martin rêve qu’elle assiste sans bouger à un viol dans le métro, la militante ne lâche rien, indique la Catalane, qui fêtera ses 50 ans en juin, dont plus de dix d’un combat harassant. Jean Castex, lui aussi Catalan, assis à côté d’elle dans l’avion qui vole vers Paris ? Olivier Véran, neurologue, n’y a pas échappé, du temps où il était député : « Je n’ai pas osé le solliciter quand il est devenu ministre, avec le Covid… ».

« Aujourd’hui Sanofi a peur de moi », indique Marine Martin, qui bénéficie d’appuis de choix: la pneumologue Irène Frachon, la lanceuse d’alerte du Médiator. Charles Joseph Oudin, avocat des victimes de l’antidiabétique. Catherine Hill, épidémiologiste reconnue, qui a accepté de s’emparer de données collectées par l’association, pour publier avec fracas, en décembre dernier, une étude qui montre l’effet transgénérationnel de la Dépakine… L’année 2022 sera-t-elle un tournant ? indique Marine Martin, qui sait en revanche qu’il faudra attendre trois ou quatre ans avant un grand procès pénal ».

Attendre aussi avant de voir aboutir ses combats plus personnels, au civil comme au pénal, les dossiers de Nathan et Salomé ne sont toujours pas jugés après dix ans de procédure. En mars2022, en revanche le tribunal de Nanterre examinera huit affaires présentées devant le juge civil. En cette fin d’année, Marine Martin a quand même décroché cinq jours, avant de se préparer à l’échéance du 5 janvier. « Il faudra que je trouve les mots ». Enthousiastes ou amers, le juge en décidera.

Source : Sophie Guiraud

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