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Dépakine : « victoire en demi-teinte » pour les familles

SUD OUEST : 03 JUILLET 2020

Misson la justice a reconnu ce jeudi la responsabilité de l’Etat dans le scandale du médicament.

C’est une première ! Le tribunal administratif de Montreuil (Seine- Saint-Denis), a condamné l’État à indemniser trois familles d’enfants handicapés après avoir été exposés in utero à la Dépakine, un anti-épileptique commercialisé par l’entreprise Sanofi.

« C’est une victoire en demi-teinte », commente toutefois Nathalie Orti. Cette habitante de Misson a pris ce médicament pendant sa grossesse en 2006 pour soigner son épilepsie. Elle a donné naissance à Esteban, aujourd’hui âgé de 14 ans et qui souffre d’hyperlaxie et d’autisme. Très impliquée dans le dossier du scandale de la Dépakine, Nathalie Orti est devenue la référente de l’association Aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anti- convulsifiant (Apesac) au niveau de l’Aquitaine. Selon elle, même si la recon- naissance de la responsabilité de l’État dans ce dossier est une avancée, « il reste encore beau- coup de choses à faire ». Elle dé- plore la décision du juge de n’in- demniser que les enfants atteints de troubles neurodéveloppe- mentaux nés après 2004. Ce juge- ment exclut donc 80 % des victi- mes, puisque le médicament est commercialisé depuis plus de cinquante ans. La Landaise re- grette également les montants versés aux trois familles : respecti- vement 200 000 euros, 290 000 euros et 20 000 euros. Le tribunal administratif de Mon- treuil s’est basé sur des barèmes fixés par l’Office national d’indem- nisation des accidents médicaux (Oniam). « Des sommes au ras des pâquerettes », résume Nathalie Orti. Un combat loin d’être terminé. Si cette reconnaissance de la res- ponsabilité de l’État est une avan- cée dans son combat, elle ne compte pas s’arrêter là. « J’aime- rais voir un procès Dépakine, les voir sur le banc des accusés », explique-t-elle. La route semble encore longue puisque dans son dossier, Sanofi a déjà refusé de l’in- demniser et il faudra encore at- tendre une dizaine d’années pour que le tribunal de grande ins- tance de Nanterre, où elle a dépo- sé une plainte, prenne une décision. 

Elle encourage les familles à at- taquer Sanofi. Selon elle, « il faut leur mettre la pression » pour faire avancer la situation. On compte aujourd’hui plus de 7 000 familles victimes de ce scandale sanitaire, dont 80 dans les Landes. Elle espère que cette décision poussera d’autres pa- rents à s’investir dans le combat.  

Juliette Jonas

 

 

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