Dans la presse en 2019

Médicaments et grossesse: l'association à l'origine du pictogramme "convaincue de son utilité"

Notre temps par AFP

Voilà la réponse de Marine Martin suite à l'article publié dans Le Monde sur l'utilisation du pictogramme "grossesse" sur les boîtes de médicament.

 

La présidente de l'Apesac Marine Martin, qui a oeuvré pour la création d'un pictogramme signalant le danger de certains médicaments pendant la grossesse, s'est dite jeudi "convaincue de l'utilité" du dispositif, remise en question par l'Académie de pharmacie.

"Son but principal, c'est d'attirer l'attention de la patiente", pour qu'elle lise le contenu de la notice et, le cas échéant, pose des questions à son médecin", a-t-elle argumenté.

L'association d'aide aux parents d'enfants souffrant du syndrome de l'anticonvulsivant (Apesac), a révélé que des dizaines de milliers de femmes avaient été exposées à ces médicaments nocifs pour le foetus depuis les années 60.

Une "marque visuelle" d'avertissement est par ailleurs indispensable pour les patientes qui ne parlent pas bien français, a-t-elle ajouté auprès de l'AFP.

L'Académie nationale de pharmacie a jugé lundi que ce pictogramme était utilisé trop fréquemment, y compris sur des médicaments pour lesquels le risque pour le foetus n'était pas "avéré", ce qui le rendait "contre-productif".

"Si on n'a pas de certitude, il faut agir en prévention. C'est au laboratoire de démontrer que son médicament n'est pas toxique", a réagi Marine Martin.

Le pictogramme représentant une femme enceinte, accompagné d'un message de mise en garde, a été mis en place en mars 2017 sur les boîtes de médicaments contenant du valproate (Dépakine, Dépakote et génériques). Les dangers pour le foetus de cette molécule utilisée pour traiter l'épilepsie et les troubles bipolaires, connus de longue date, ont tardé à être signalés dans la notice.

L'utilisation du pictogramme a été élargie fin 2017 à l'ensemble des médicaments dont la prise comporte des risques pendant la grossesse, sans qu'il en soit établi de liste officielle.

"Etant donné l'absence de liste officielle de médicaments relevant de cette disposition, les fabricants sont incités à élargir le champ d'application de ces pictogrammes dans un souci médico-légal", pour protéger leur responsabilité, regrette l'Académie de pharmacie.

"C'est à l'agence du médicament d'assumer ce rôle, plutôt que de laisser l'industriel décider", estime également Marine Martin, rejoignant l'académie sur ce point.

Pour la présidente de l'Apesac, il faut aussi "faire évoluer les mentalités": "beaucoup de Françaises ne sont pas conscientes que les médicaments pendant la grossesse ne sont pas anodins".

"Comme pour l'alcool et le tabac, c'est zéro médicament pendant la grossesse, sauf quand on ne peut pas s'en passer", prône-t-elle.

 

Source : Notre Temps par AFP