Dans la presse en 2019

Dépakine: Buzyn demandera à Sanofi de "rembourser" les indemnisations

Sciences et Avenir

La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a affirmé mercredi qu'elle "veillerait" à ce que l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux (Oniam) "demande devant le juge" que Sanofi "lui rembourse les sommes" avancées pour les victimes de la Dépakine.

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Le groupe pharmaceutique a refusé en janvier de contribuer à l'indemnisation des victimes de son produit antiépileptique, au centre d'un retentissant scandale sanitaire depuis plusieurs années.

Selon les autorités sanitaires, le valproate de sodium (Dépakine et ses dérivés) est responsable depuis 1967 de malformations chez 2.150 à 4.100 enfants, et de troubles neurodéveloppementaux chez 16.600 à 30.400 enfants.

La procédure d'indemnisation "mise en place en mai 2017" a mis plus d'un an à démarrer "en raison de la complexité du sujet" et "il devient désormais impératif de l'accélérer", a déclaré Mme Buzyn devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale.

Puisque le laboratoire ne veut pas mettre la main à la poche, l'Office rattaché au ministère de la Santé "indemnisera donc les victimes pour qu'elles ne soient pas lésées par ce refus et je veillerai à ce que l'Oniam demande à Sanofi devant le juge de lui rembourser les sommes", a-t-elle indiqué, estimant qu'"il n'est en effet pas légitime que les sommes concernées pèsent sur les finances publiques".

Les montants accordés varient selon les dossiers. La semaine dernière, un jeune homme de 21 ans lourdement affecté (malformation cardiaque, autisme, dépendance) a obtenu une indemnisation de 1,3 million d'euros.

Fin avril, l'Oniam avait reçu 1.655 demandes de réparation, dont 20 seulement avaient abouti à un "avis définitif". Pour Mme Buzyn, "l'objectif est évidemment d'indemniser toutes les victimes".

La ministre, qui s'était "engagée à (les) rechercher", a pour cela exploité "les bases de données de l'assurance maladie" et "un dépliant d'information (...) va être envoyé aux femmes concernées dans les prochains jours".

Mais cette démarche avait une limite: "L'historique ne remonte qu'à 2 ans (...) c'est nettement insuffisant", a-t-elle regretté, évoquant un autre moyen pour retrouver les victimes. "Souvent les femmes sont traitées à vie, donc nous allons pouvoir par des algorithmes essayer de repérer (celles) qui sont encore sous traitement par Dépakine", a-t-elle expliqué.

 

Source : Sciences et avenir