Dans la presse en 2019

Après la Dépakine, d'autres antiépileptiques seraient liés à des malformations d'enfants

Boursorama 

Un rapport de l'Agence du médicament dresse une liste de 21 médicaments, tous des traitements antiépileptiques, qui présenteraient des risques de malformations d'enfants.

ien qu'il reste le plus dangereux, la Dépakine n'est pas le seul antiépileptique à présenter des risques de malformation pour le fœtus, a indiqué l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) dans un rapport publié mercredi 24 avril. Parmi la vingtaine de molécules étudiées, le document souligne la dangerosité de cinq médicaments, qui présentent tous un risque "élevé" de malformations - trois fois plus que chez les femmes qui ne prennent pas de traitement. "L'existence d'un risque avec ces antiépileptiques était connu, mais pas quantifié par les uns rapport aux autres", explique à l'AFP le Dr Philippe Vella de l'ANSM.

BECS DE LIÈVRE, RETARD DE DÉVELOPPEMENT

Les molécules incriminées sont le topiramate (Epitomax et ses génériques), le phénobarbital, la primidone, la carbamazépine et la phénytoïne. Pour le topiramate, l'Agence du médicament considère qu'il existe un risque accru de malformations de la bouche, notamment des becs de lièvre, et d'hypospadias, une anomalie au niveau de la verge où l'orifice de l'urètre n'est pas correctement positionné. Prescrit à environ 30.000 femmes, parfois à des fins amaigrissantes ou pour traiter des troubles bipolaires, cet antiépileptique pourrait également engendrer des troubles du développement neurologique chez l'enfant.

"VIGILANCE" AVEC LA PRÉGABALINE

L'Agence du médicament appelle également à la "vigilance" sur l'utilisation de la prégabaline (Lyrica et génériques) en raison des risques de malformations. Environ 150.000 femmes en âges de procréer suivent ce traitement en France. L'agence sanitaire réunira un comité d'experts indépendants le 14 mai prochain pour proposer des mesures complémentaires de réduction des risques liés à l'exposition in utero aux antiépileptiques.

Durant ces cinquante dernières années, jusqu'à 30.000 enfants pourraient avoir été atteints par des troubles de développement (autisme, retards mentaux, difficultés ou retards de langage) après avoir été exposés au valproate/Dépakine dans le ventre de leur mère, selon la première estimation officielle délivré par l'ANSM et l'Assurance maladie en juin 2018. On estime également entre 2.000 et 4.000 le nombre de victimes de malformations.

L'ANSM a mis en place, en lien avec l'Association des Parents d'Enfants souffrant du syndrome de l'Anti-Convulsivant et le Réseau Français des Centres Régionaux de Pharmacovigilance, un formulaire complémentaire pour mieux signaler les cas d'exposition d'enfants à des antiépileptiques au cours de la grossesse (signalement-sante.gouv.fr).

INFOGRAPHIE. L'affaire de la Dépakine ( AFP /  )

 Source : Boursorama