Dans la presse en 2018

Chez Sanofi, au tour des riverains de porter plainte contre le laboratoire

La République des Pyrennées 

L’Association des riverains des sites industriels du bassin de Lacq (Arsil) a déposé une nouvelle plainte contre le laboratoire pharmaceutique Sanofi.

L’Association des riverains des sites industriels du bassin de Lacq (Arsil) a indiqué, ce mardi, avoir déposé une deuxième plainte auprès du pôle santé publique du parquet du tribunal de grande instance de Paris pour « mise en danger d’autrui » et « administration de substances nuisibles » contre le laboratoire pharmaceutique Sanofi. La procédure est également dirigée à l’encontre des autorités administratives en charge du contrôle de l’usine, à savoir la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal), organisme sous l’autorité de l’État.L’association avait déposé une première plainte, suite aux révélations d’un rapport de la Dreal, épinglant les rejets du site mourenxois du géant pharmaceutique (sur lequel il fabrique l’antiépileptique Dépakine), notamment ceux concernant le bromopropane. Une substance qualifiée de « toxique, classée cancérogène et reprotoxique ».

 

Des rapports accablants

Nouveau rebondissement le 12 juillet dernier, quand l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) a rendu publique un avis précisant que « les seuils de toxicité du valproate de sodium, rejeté par l’usine de Mourenx, doivent être revus à la baisse, aucun niveau minimum d’exposition sans risque n’ayant pu être identifié ». Avis sur lequel s’est appuyée la préfecture des Pyrénées-Atlantiques pour fixer, par arrêté, les nouvelles mesures s’appliquant prochainement aux installations de la société Sanofi.C’est également cette publication de l’Anses qui a provoqué la deuxième plainte de l’Arsil, comme le souligne son avocat, Me Jean-François Blanco : « Une nouvelle fois, on se rend compte que la situation est complètement hors de contrôle dans l’usine de Sanofi.Cette fois, c’est même encore plus grave, puisqu’aucun seuil n’a été fixé pour les rejets de cette substance, et donc aucun contrôle n’a été réalisé ».

« Irresponsabilité sidérante »

Dans sa plainte, l’avocat souligne d’ailleurs « le niveau d’irresponsabilité sidérante » des parties dans le dossier. « Les autorités administratives ont, une fois encore, manqué à leur devoir de protection de la santé des populations en omettant de contrôler ces rejets puis de les interdire » indique-t-il, avant de rajouter : « Les négligences de Sanofi et son indifférence à la protection de la santé des habitants sont donc évidentes […] l’usine Sanofi était, en réalité, hors contrôle […] La seule priorité de la firme pharmaceutique était sa production quitte à sacrifier la santé des habitants ».