Dans la presse en 2018

Dépakine. « Le fonds d’indemnisation d’Agnès Buzyn n’est que de la poudre aux yeux »

Le Télégramme 

Agnès Buzyn, ministre de la Santé, a annoncé, lundi, la création d’un fonds d’indemnisation pour les milliers de victimes de la Dépakine. Loin d’être suffisant pour Marie-Charlotte Bourbon, « bébé Dépakine » et déléguée du Morbihan à l’association d’Aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anti-convulsivant (Apesac). 


Qu’attendez-vous du fonds d’indemnisation annoncé par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn ?

Ce fonds d’indemnisation n’est que de la poudre aux yeux. Il a déjà été créé par Marisol Touraine sous l’ancien gouvernement via l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (Oniam). Agnès Buzyn veut que l’État prenne en charge les indemnisations, mais ce n’est en aucun cas aux contribuables de payer pour une entreprise qui a fait une erreur.


Que réclamez-vous ?

La première condamnation de Sanofi à indemniser une famille à hauteur de 3 millions d’euros, en 2017, doit faire jurisprudence. Il faut obliger Sanofi à indemniser l’ensemble des victimes. Lorsqu’une personne lambda tue quelqu’un, elle est condamnée, Sanofi a tué plein d’enfants et n’a jamais été inquiété. Agnès Buzyn souhaite « faire toute la transparence sur cette affaire » mais ce n’est pas le vote de la loi Secret des affaires qui va permettre à Sanofi d’être plus transparent.

 

Combien d’enfants sont touchés par des troubles neurodéveloppementaux ?

Entre 16 600 et 30 400 d’après nos estimations, confirmées par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et l’Assurance maladie. En réalité, ces chiffres sont même faibles car la molécule contenue dans la Dépakine, le valproate de sodium, est mutagène.

Ce médicament est une bombe à retardement !

Elle a donc des conséquences sur les générations suivantes ?

Oui. Il y a une mère de famille qui a eu trois enfants et onze petits-enfants alors qu’elle avait pris de la Dépakine. Dix des onze petits enfants ont été touchés par un problème neurodéveloppemental. En plus de pouvoir acheter les dérivés de la Dépakine, comme la Dépakote, sur Internet, cette molécule est utilisée dans le monde entier. Ce médicament est une bombe à retardement ! La demande d’indemnisation des 30 000 victimes va coûter cher.


La prévention, seule, suffit-elle ?

Non. Il faut aussi avertir sur les symptômes qui sont variés comme le retard mental, les troubles du langage, les troubles de l’attention ou encore des malformations congénitales… L’Apesac a fait trois demandes auprès de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn : l’ouverture d’un centre de diagnostics, une étude scientifique sur les troisièmes générations d’enfants touchés par la Dépakine et une campagne d’informations. Aujourd’hui on est en colère par le manque de moyens alloués à l’association, car on fait le travail du gouvernement. On souhaite une campagne d’information qui permette d’orienter les victimes vers les spécialistes médicaux et juridiques. Les mères de famille ayant pris ce médicament ont déjà le poids de la culpabilité… Si on pouvait leur enlever le poids financier ça serait déjà une bataille de gagnée !


Source : Le Telegramme