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Dépakine : « Nous avons eu raison de nous battre »

Sud ouest 

Mardi, les députés ont voté à l’unanimité la création d’un fonds d’indemnisation pour les victimes de l’antiépileptique.

 L’Assemblée nationale a donné son feu vert, mardi soir, à la création d’un fonds d’indemnisation pour les victimes de l’antiépileptique Dépakine. Ce médicament, lorsqu’il est pris pendant la grossesse, est à l’origine de malformations du fœtus. La décision permettra de faire porter les dédommagements notamment sur le laboratoire Sanofi.

 Dans la famille Blanchard, à Martillac, en Gironde, mardi soir personne n’a sablé le champagne. Ils ont accueilli cette victoire avec la sobriété des gens dignes. Laurence Blanchard, la mère de Lisa, de Lucas et de Loïc, était sous Dépakine pendant ses trois grossesses. Depuis, la vie ressemble à un combat.

 « Tout reste à faire »

 « Bien entendu, ça nous a fait plaisir, l’unanimité des députés, les applaudissements à la fin du discours de Marisol Touraine, assure-t-elle. Cela prouve que nous avons eu raison de nous battre, que la cause était juste. Nous sommes des victimes de Sanofi. L’indemnisation, c’est une reconnaissance de notre statut. Point barre. On ne pourra pas se satisfaire de ça. On vient de remporter, grâce à l’association Apesac (1), une première bataille. Tout reste à faire. Il faut que le gouvernement nous aide à mettre en place une prise en charge thérapeutique adaptée. »

 

Laurence Blanchard écrase une larme de colère, d’épuisement. Elle se souvient des années où, avec son mari, ils multipliaient les examens médicaux, les rendez-vous auprès de spécialistes, les diagnostics les plus improbables… et surtout, en fond, de cette culpabilité que le monde médical leur faisait porter. « J’étais la mère abusive, il fallait voir des psys… Or mes trois enfants sont touchés, avec des handicaps lourds. »

 « Au-delà de l’argent »

 Lisa a 22 ans. Elle vient d’être déclarée travailleuse handicapée. Aussi jolie que déterminée, elle ne baisse pas les yeux pour évoquer sa pathologie : « Incontinence urinaire et fécale. Imaginez ma vie. Le regard des gens sur moi. Cette année, on vient de me détecter une lésion dans la colonne vertébrale. Ma vie est gâchée. Quel prix ? Sans l’Apesac, nous n’aurions jamais su pour la Dépakine. Tous les jours, ici, chez nous, des parents nous appellent qui découvrent ce lien entre un médicament et le handicap de leur enfant. » Lucas, lui, est interné à l’hôpital psychiatrique de Cadillac. Quant à Loïc, il souffre de troubles graves de l’attention. « Chaque année, nous découvrons un problème de santé de plus, souffle Laurence. Aujourd’hui, il nous faut une réparation, au-delà de l’argent. Des services spécialisés à l’hôpital public, parce que les pathologies liées à la Dépakine sont multiples. »

 14 000 femmes exposées

 Selon une étude demandée par le ministère de la Santé, on sait qu’au moins 14 000 femmes ont été exposées entre 2007 et 2014.

 Que dit Sanofi aujourd’hui ? « Le texte de l’amendement adopté par l’Assemblée nationale ne préjuge en rien des responsabilités des différents acteurs qui pourraient être concernés. Nous restons dans l’attente de la finalisation de ce dispositif, prêts à répondre aux demandes d’expertise médicale qui seront organisées. »

 

(1) Apesac : Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anticonvulsivant.

 

Source : sud ouest

 

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